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Mercredi 31 octobre : Kakku
Nous avons hésité entre Pindaya et sa grotte aux....bouddhas
et Kakku et ses 2500 stupas. Le prix du taxi depuis Naung Swe est le même soit
50000K, une petite somme quand même. La durée du trajet est identique 2h. Ce
qui est différent c'est qu'à Kakku en plus du droit d'entrée sur le site de
3000k, comme à Pindaya, il faut payer un guide. Finalement nous avons choisi
« Stupa land », entendez Kakku.
Départ à 8h du matin de NS. Il faut rejoindre la route
principale qui mène à Taugngyi, puis aller jusqu'à Taunggyi qui se trouve à
1500m d'altitude. C'est bien vert et en montant on a une belle vue sur la
vallée d'où nous arrivons. On entre dans Taunggyi qui est la capitale de l'etat Shan, l'ethnie majoritaire. C'est une ville
universitaire et commerçante. Direction le bureau des guides de l'ethnie Pa-o.
En effet l'endroit où se trouve le site est en pleine région Pao (ethnie
d'origine tibétaine). Comme j'ai du mal à suivre les explications du guide en
anglais, j'espère que je ne vais pas faire trop d'erreurs.
En 1992, les Pao ont négocié avec le gouvernement la gestion
du site (argent et travail pour les Pao). En sortant de Taunggyi, la route qui
mène à Kakku est gardée. Le chauffeur de taxi s’acquitte d'un droit de passage
et la présence du guide avec nous atteste que nous avons réglé notre dû. Il
nous faut presque une heure pour atteindre le site. La route est étroite mais
goudronnée. Il y a du monde, en particulier sur des motos. Beaucoup de femmes
ont leur costume traditionnel. Les Pao sont essentiellement agriculteurs.
Partout de petits villages avec des maisons Pao typiques avec des habitations en bambou avec un toit
de paille. De plus en plus le toit de taule remplace le toit de paille qu'il
faut changer tous les trois ou quatre ans et ce n'est pas donné. Dans cette
région, il n'y a qu'une seule récolte de riz par an. La culture essentielle est
celle de l'ail qui est « exporté » dans tout le pays. Mais on trouve
aussi beaucoup d'autres choses (maïs, cucurma, cacahuètes, mangues, avocats) et
autres plantes que je n'ai pas forcément repéré. Les maisons sont assez grandes
et autour il y a de petits jardins avec fleurs et potagers. Par contre, il n'y
a pas d'électricité ni d'eau courante.
Aujourd'hui, lendemain du « full moon day »
est jour de fête religieuse pour les bouddhistes qui ne travaillent pas et
peuvent se rendre au monastère en famille. C'est pour cela que nous en croisons
beaucoup sur la route et sur le site.
Ils ont particulièrement soigné leur tenue. Le costume traditionnel est
abandonné par les jeunes.
Le site est très bien organisé. Les stupas sont dans un
enclos de un km de périphérie. Devant la porte principale se trouve un grand
jardin gazonné et bordé d'immenses banians sous lesquels d'un coté se trouvent
quelques vendeuses de légumes (on achète en petit sachet d'ail à prix d'or à
une grand-mère ce qui amuse beaucoup ses voisines) et des stands de nourriture.
De l'autre coté les banians abritent les croyants qui viennent passer plusieurs
jours lors des grandes fêtes. En face du site, passage obligé pour les
touristes, le restaurant où l'on paye le double de ce qui se fait ailleurs pour
une nourriture quelconque.
Que dire du site lui même ? C'est assez surprenant ces
2478( on ne les a pas compté) stupas
dressés les uns à côté des autres en rangées plus ou moins rectilignes. Les
premiers datent du XVI ème siècle. Ils sont de taille différente, mais aussi de
forme différente. Certains ressemblent à des sarcophages sur un support :
« c'est la forme monastère »nous dit le guide , les autres sont
coniques (en forme de cloche) et coiffées de la traditionnelle ombrelle avec de
petites clochettes qui tintinnabulent au vent. Les coniques selon qu'ils ont la
flèche étroite ou large en bas sont Myanmar ou Shan. Il y a les petites niches
sur les quatre faces du stupa qui abritent toute sorte de bouddhas en terre, en
marbre... Quand ils sont couverts c'est avec un tissu jaune ou rouge. Les
décorations sont plus ou moins importantes (personnages, animaux, fleurs,
arabesques...)
La plupart des stupas ont été restaurés grâce à de généreux
donateurs dont beaucoup sont des chinois de Singapour ???? contrairement à
In Dein, où beaucoup sont encore à restaurer. Plus que les décorations et les
formes individuelles c'est l'effet de groupe et d'alignement qui est
intéressant lorsque l'on déambule. Attention aux immenses toiles d'araignées et
à leurs habitantes ! Sur le site il y a quelques touristes, des français
arrivés avec terre d'av. après un trek à partir de NS et d'autres, mais très
peu nombreux par rapport aux autochtones venus prier et apporter des offrandes.
Il y a le stupa de Roméo et Juliette locaux ( Kemaewii et Kenayar)
Il y a aussi une représentation des personnages qui selon la
légende sont à l'origine de l'homme et la femme
Pao. Dans la forêt il y avait un médecin guérisseur et une femme dragon
avec de grands pouvoirs. Elle est tombée enceinte et a enfanté d'un garçon et
d'une fille. Les hommes Pao portent le turban en mémoire du guérisseur qui en
portait un et les femmes Pao portent plusieurs couches de vêtements qui
symbolisent les écailles du dragon.
Une nouvelle journée bien agréable mais un peu onéreuse.