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On
prend un taxi ou plus exactement un faux taxi ( c'est à dire
une voiture qui s'arrête avec un chauffeur qui dit « taxi »)
. A éviter. Le notre se perd sur la route de la Jame mosquée ou
mosquée du vendredi. Il finit par nous laisser pas trop loin et ce
n'est qu'en sortant de la voiture que je me rends compte que j'ai
oublié de mettre un foulard ce matin. Vite, vite, une solution de
remplacement. Heureusement que je trimbale une chemise de JC au fond
de mon sac. Elle va finir sur ma tête en guise de foulard.
Finalement je vais trouver un foulard mettable sur un stand du bazar.
Je voulais éviter le noir. C'est réussi car j'ai trouvé du rouge
pétard. La mosquée du vendredi est très différente des autres
mosquées. Elle est d'une grande sobriété. A voir le Gombad-e
Khali avec sa magnifique coupole en briques. Et puis les grandes et
grosses colonnes. Cela évoque l'art roman qui nous est familier.
En
continuant en direction de la place de l'imam nous passons devant le
mausolée de Baba Kasim. Encore des faïences bleues. Nous voici sur
la place (ex-Royale (rebaptisée Komeny). Elle est magnifique. A chacun des quatre points cardinaux se trouve une curiosité. Plein ouest et au
milieu de la place se trouve le palais d'Ali Qapu. Malgré ses six
étages il parait modeste. Le talar ( balcon) du premier étage avec
ses hautes colonnes en bois lui donne une allure aérienne.
Remarquable la salle de musique du dernier étage avec ses alvéoles
conçues pour donner une bonne acoustique.
Pause
repas puis shopping.
Nous
voici maintenant prêts à visiter l'immense mosquée de l'imam. Des
faïences partout avec une dominante bleu et jaune.Le revêtement
extérieur de la coupole est en restauration. Nous pouvons voir la technique utilisée. Dans un coin de la mosquée des artisans
sont en train de travailler sur la restauration extérieure de la
coupole à partir d'un gabarit, une tranche de coupole grandeur
nature. Il découpent et ajustent des morceaux de faïence un par
un. Un guide parlant français explique que cela fait 15 ans qu'il fait visiter la mosquée et qu'il voit la coupole en restauration . Il a fallu 17 ans (1602-1619)
pour la construire. Il en faudra peut être plus pour la restaurer.
Mais les moyens humains ne sont sans doute pas les mêmes.
Étape suivante, trouver Hamrani, le marchand de gaz ( nougat) le plus réputé
d'Ispahan. C'est un jeune homme qui me l'a conseillé lorsque nous
attendions dans la boutique d'Iran Cell. Heureusement que j'ai eu la
bonne idée de lui demander d'écrire le nom et l'adresse en Farsi. C'est
quand même plus facile pour demander son chemin. Nous y voilà. Les
iraniens font la queue et achètent des piles de boites. La devise des
propriétaires, en gros c'est" nos gaz se méritent, nous ne vendons nos
produits que dans notre boutique, nulle part ailleurs en Iran ou dans le
monde" et apparemment, vue l'affluence, ça marche. Pour nous c'est une boite de gaz à la pistache, emballage individuel de chaque morceau dans un papier vert avec 42% de pistaches pour 210000 rials. Un régal!
Il
y a d'autres types de gaz dans la boutique mais une cliente nous
conseille ceux à la pistache, the best! nous précise-t-elle. Pour nous aider elle nous écrit
le nom en Farsi. En effet il faut faire la queue, demander ses produits,
payer et muni d'un ticket aller récupérer ses achats.
Nous
en avons plein les pattes et nous décidons de rentrer en passant
devant l’hôtel Abasii ancien caravansérail (plus rien à voir). En
chemin alors que nous avons un plan à la main une dame distinguée
nous interpelle en anglais pour nous demander si nous avons besoin
d'aide. Comme elle comprend que nous sommes français elle se met à
nous parler dans un parfait français qu'elle a appris dans une
école française de confession catholique il y a de cela quelque
années....aujourd’hui elle est guide touristique francophone.
Mais c'est vendredi, elle ne travaille pas et fait visiter la ville à une cousine californienne. C’est dans cet état d’Amérique
que se trouve la majorité des iraniens qui ont émigré nous précise-t-elle.
Un
peu plus loin c'est un commerçant qui se fait notre interprète (
là aussi parlant parfaitement français ) auprès de
chauffeurs de taxis pour leur expliquer la route que nous voulons
prendre le lendemain.
Enfin
le soir alors que nous voulons faire la promenade des ponts ( qui
sont éclairés la nuit) et aller écouter de la musique, un monsieur
d'un certain âge nous explique en anglais qu'il faut aller au pont
Khadju (1650) "the best " avec son système de vannes qui
permettait de régler le débit de l'eau en fonction de l'offre et de
la demande, donc du prix ! Pour nous y conduire il arrête une
voiture et demande à un jeune chauffeur de nous enmener. C'est du
Uber gratuit car il refuse qu'on le paie. Surprenant pour nous, mais
cela ne fait que confirmer la gentillesse et le sens de
l'hospitalité des iraniens. Très beau ce pont et surtout très
vivant. Il y a ceux qui déambulent, ceux qui pique-niquent sous les
arches, ceux qui chantent seuls ou à plusieurs des chants dont un
" iranien québécois" nous dit qu'ils font parti du patrimoine
culturel.
Retour
vers le pont Si-e-Pol en passant devant le pont Choobi. Repas
pizzas/glaces et retour à l’hôtel en franchissant le lit à sec de la rivière Zayandey-rud par le pont Si-e-pol.