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dimanche 2 février 2020

de Libela à Dessie 02022020 (à l'envers comme à l'endroit!)



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Dimanche 2 février : De Lalibella â Dessie par la piste
Nous partons à 7h30 pour avoir le temps de faire la route tranquillement. Il n'y a jamais beaucoup de km mais par la piste les distances se mesurent en temps. Un arrêt est prévu à l'église Genata Maryam une construction monolythique qui date du XIIIeme siecle. Lorsque nous y arrivons les fidèles sont réunis à l'extérieur de l'église pour écouter le prêtre. Il y a foule, comme toujours. Une foule blanche de foulards et de capes. Les fidèles sont arrivés tôt le matin. L'office dure à peu près trois heures et ils faut être à jeun. Le gardien de l'église nous fait entrer pour visiter. Extérieurement l'église ressemble à la grande église de Lalibella, Bet Medhane Alem, avec la frise en moins. Les gros piliers extérieurs lui donne une allure massive. A l'intérieur on peut voir de nombreuses fresques d'époque mais dont les couleurs ont mal résisté au temps. Les personnages sont représentés avec des têtes bien rondes et beaucoup d'entre eux n'ont ni nez ni bouche. Le prêtre nous montre avec fierté la croix de l'église qui est une copie de la croix en or de Lalibella. Lorsque nous sortons de l'église c'est le moment de la distribution du pain aux fidèles qui met fin à la cérémonie. Nous redescendons vers le village avec le flot des habitants.  Une bien belle église et un moment très agréable au milieu des villageois.
La route est très agréable. Nous préférons être dans la campagne. Nous avons du mal à supporter le bruit des villes et la saleté. En plus les paysages sont très changeants et très beaux. Dans les vallons, chaque fois qu'il y a un peu d'eau la culture des céréales fait place au maraîchage. Ailleurs c'est beaucoup plus sec et les acacias sont très présents.  Le dimanche est jour de mariage et nous avons la chance de voir, en pleine campagne,  un cortège de chanteurs qui accompagnent une mariée. Dans les villages que nous traversons il y a beaucoup de constructions neuves, des sortes de lotissements. Ce sont des ensembles financés par l'état. Les villageois qui y ont accès doivent payer un loyer d'accession â la propriété tous les mois jusqu'à épuisement de leur dû.
Avant d'arriver au lac d'Hyke nous traversons une zone à plus de trois mille mètres d'altitude. Tout est vert. La végétation étagée, les maisons aux allures de chalets, les forêts  d'eucalyptus nous font penser aux paysages des alpes. L'exploitation du bois vient conforter cette impression. Nous sommes dans une région où la religion musulmane est très présente et parfois même majoritaire. Il y a une bonne harmonie entre tous les habitants. Au plus on approche du lac et au plus on croise de cortèges de mariés. En effet c'est au bord du lac que beaucoup choisissent d'organiser la cérémonie. Nous en partons juste au moment où les premiers mariés arrivent.
Nous avons encore un peu de route pour arriver à Dessie et comme le temps est gris la nuit tombe vite. Il est absolument déconseillé de rouler la nuit. Attention danger!

samedi 1 février 2020

Lalibela 01 02 2020




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Samedi 1 février : Lalibella
Départ à 8h. JC n'est pas en forme il me rejoindra plus tard.  Aujourd'hui, exceptionnellement le guide parle français et italien ce qui devrait quand même me faciliter les choses pour la visite des fameuses églises de Lalibella. Première étape, le bureau des tickets où il faut donner son identité et où j'ai droit comme tous les autres à la fouille de mon sac et à une fouille au corps. Sachant qu'ensuite le ticket groupé est valable trois jours et que l'on peut rentrer et sortir comme on veut des différents sites on peut se questionner sur l'intérêt..
Bon, enfin,  bref, en passant devant le chemin qui conduit à l'église St Georges j'ai constaté que beaucoup de locaux s'y rendaient vêtus de blanc. C'est la fête de St Georges me dit le guide. Et bien alors allons- y. Et nous voilà près de l'église où se déroule une messe. Comme l'église est un monolithe encastré il y a foule tout autour du fossé qui entoure l'église. Les gens qui sont là participent à la messe et prient.  La ferveur dont font preuve les catholiques éthiopiens me surprend toujours un peu. La visite de l'intérieur de l'église se sera pour plus tard. Dans l'immédiat nous nous attaquons aux groupe le plus important. Il y a six églises et beaucoup de légendes pour expliquer leur construction. Ce qui semble sûr c'est qu'elles ont été construites à l'époque de la dynastie des Zagwé au XII et XIII siècle par le roi Lalibella.  La plus grande, Bet Medhane Alem semble avoir été la première construite. De l'extérieur elle est impressionnante avec ses énormes piliers  qui forment une galerie. Son architecture extérieure fait très moderne et dépouillé. A l'intérieur c'est toujours le même plan en trois parties. Là aussi de gros piliers et de belles arches. Quelques peintures d'origine sur de la toile coton. Un tunnel conduit à un ensemble de trois églises, la principale étant Bet Maryam, consacrée à la vierge. Elle n'est pas très grande. Ces façades sont intéressantes. Par exemple sur l'une d'elle trois fenêtres représentent Jesus et les deux larrons. Au dessus de la fenêtre principale, celle de Jesus, une ouverture représente la montée au ciel. Même si elle est plus petite il y a la même ouverture au dessus de celle du larrons de droite qui s'est repenti. C'est l'inverse pour celui de gauche, l'ouverture est en dessous pour signifier sa descente aux enfers. Autre caractéristique, les porches des entrées. A l'intérieur des plafonds et des arches peints, des fresques murales d'origine, la fuite en Egypte, deux taureaux qui s'affrontent, le bien, blanc et le mal,noir. Une très belle église.Dans la même cour on trouve deux petites églises troglodytes. Ensuite il y a Bet Golgotha ( interdite aux femmes)et Bet Mickael. Dans Bet Golgotha des statues d'apôtres sculptés dans des niches murales. C'est le guide qui fait une photo pour moi.
Pour finir nous descendons vers la célèbre Bet Giyorgis dont le toit décoré d'une croix affleure le sol. Son plan en croix grecque est visible de l'extérieur. On accède à la cour de l'église par un passage encastré. Grande sobriété à l'intérieur de l'église. Plafond sculpté de croix, grand coffre ancien en bois d'olivier. Dans les niches creusés dans les murs d'enceinte des corps momifiés.
Le grand marché du samedi permet de voir la production locale, céréales, graines, miel, écharpes tissées. Le marché aux bestiaux occupe une place prépondérante.
Nous consacrons une partie de l'après midi à visiter les autres églises. Passage par le monastère troglodyte des moniales qui ont leur cellule creusée dans la colline. On commence la visite par Bet Merkorios qui est en partie écroulée. Nous arrivons en même temps qu'un groupe de pèlerins qui sortent d'un trou devant la porte de l'église. Ils sont très nombreux. Après une bénédiction par un prêtre à l'intérieur de l'église ( assortie d'une donation) ils ressortent en chantant et nous offrent une sorte de danse prière. A notre tour nous allons prendre le tunnel par lequel sont sortis les pèlerins. Ils symbolise l'enfer et lorsque l'on sort du trou devant l'église on se retrouve au paradis. Pourquoi pas? Pour accéder à la double église Bet Gabriel Rafael il faut franchir un pont. Très belle et imposante façade. Plusieurs éléments font dire aux historiens qu'au départ il s'agissait sans doute d'un palais royal. Bet Amanuel possède de belles façades travaillées qui font penser aux spécialistes qu'il pourrait s'agir d'une chapelle royale. Notre dernière visite est pour Bet Abba Libanos. C'est un monolithe fixé au plafond d'une grotte. La façade est imposante alors que l'intérieur est minuscule.
Bon voilà pour les principales églises de Lalibella. Il y en a quand même 11. C'est un peu l'overdose.

vendredi 31 janvier 2020

de Sukota à Lalibela 31 01 2020



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Vendredi 31 janvier de Sokota à Lalibella
Départ à 7h après une nuit mi-figue, mi-raisin. Pas de petit déjeuner à l'hôtel. Il faudra donc attendre de faire plus de 40km pour trouver un endroit où boire un thé. Pour le reste, pain et confiture nous avons. J'avais cru comprendre que la route serait meilleure que celle de la veille mais il n'en n'est rien.  La piste est majoritaire. Ce matin notre chauffeur est un peu nerveux. Il ne tient pas ã s'arrêter pour que l'on prenne des photos. Ce n'est pas très clair. Il nous dit ne pas aimer conduire le ventre vide. En même temps le reste du temps il dit ne prendre qu'un café le matin et prendre un petit dej. vers 10h lorsque nous prenons le café. En fait il a certainement mal calculé le temps de voyage. Nous devons visiter une église située à environ 50 km avant Lalibella et ensuite rejoindre la ville pour y déjeuner. Il a beau foncer, nous n'arrivons que vers onze heures à Bilbala. C'est là que part la piste de 12km qui conduit à l'église Yemrehanna Kristos construite dans une grotte basaltique. A partir du dernier village on atteint le site de l'église par un chemin ombragé à travers la végétation de cyprès et autres. Un mur en béton ferme la grotte et cache l'église. Quand on franchit la porte de ce mur on est surpris par la construction. De forme rectangulaire, elle est constituée de murs bicolores noirs et blancs qui alternent avec du bois. Très belles fenêtres cruciformes. A l'intérieur les piliers sont eux aussi constitués de pierres noires et blanches parfaitement empilées.  Entre les piliers de belles arches et sept plafonds différents sensés représenter les sept cieux. Un autre plafond à la forme de l'intėrieur d'une coque de bateau en référence à Moise traversant la Mer rouge. Pourquoi un bateau?? Beaucoup de légendes entourent la construction de cette église qui aurait été réalisée à la demande du roi Yemrehanna au 12ème siècle en seulement 10 mois. Ce roi était à la fois prêtre et roi.  Sa dépouille, conservée dans le tombeau situé derrière l'église, est vénérée par de nombreux pèlerins de tous les pays.
A Sekota et dans toute la région autour. les ONG sont légion. La population est très démunie et les couples ont de nombreux enfants. Dans les petits villages au bord de la route la pauvreté est encore plus criante que dans les campagnes où l'on retrouve les fermes typiques des populations campagnardes: maison ronde en bois garni de pisé, toit de chaume. De loin on dirait des champignons. Très beau paysage.
Lalibella. Après une petite pause on décide de prendre un sentier qui conduit à la plus célèbre des églises, saint Georges. C'est juste pour se dégourdir un peu les jambes et faire une photo au soleil couchant . Le coin est vraiment très sale et malodorant. De façon plus générale les rues et bord de route sont très sales dans cette ville hyper touristique. Quel dommage!
En fin de journée ballade en touk touk le moyen de transport le plus fréquent et le moins cher dans toute l'Ethiopie.

jeudi 30 janvier 2020

de Mekele à Sukota



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Jeudi 30 janvier de Mekele à Sokota par la piste
La première partie de la route, une quarantaine de km est asphaltée. Ensuite c'est la piste, mais le pire de la piste c'est à dire une piste en travaux avec des contournements et surtout une poussière pas possible. Au niveau paysage c'est la savane africaine avec ses acacias. Une caravane de dromadaires se dirige vers le Dallol. Nous avançons lentement en direction des montagnes. Nous faisons la pause café dans un petit village où je passe un moment agréable avec quelques dames . Il y en a une qui me montre son porte bébé dorsal fait en peau de chèvre et décoré de cauris.  Vers midi nous nous réfugions à l'ombre d'un acacia pour pique-niquer. De gros calaos passent à proximité. Ce sont des calaos du nord abyssinien. Mais pas facile à voir à distance et il faut les connaissances de notre chauffeur pour les repérer et les identifier. Comme chaque fois que nous nous arrêtons des gamins viennent nous voir. Cette fois ce sont de petits bergers et ils sont très discret et se tiennent à distance. Il y a toujours du monde sur les routes y compris sur celles qui semblent complètement perdues. Je suis toujours épatée de rencontrer des femmes aux coiffures élaborées vêtues de leurs jolies robes chamarrées et de leur foulard blanc, une ombrelle à la main se déplacer au milieu de nulle part avec grâce malgré la poussière et la chaleur. Chapeau mesdames vous êtes admirables d'autant que pour la lessive il faut aller à la rivière ou aller chercher de l'eau à un puits. Nous arrivons au niveau de la rivière Tekaza. Elle est bordée de baobabs dont certains sont vraiment énormes. Nous sommes dans le massif tigréen. Sur notre droite, au loin, les contreforts Est des montagnes du Simien avec leurs pics et leurs plateaux volcaniques de couleur rouge. Le long de la rivière, des oasis de verdure avec des cultures maraîchères et des arbres fruitiers forment une tache verte au milieu du paysage desséché par le soleil. Par endroit la vallée profonde encadrée par de hautes falaise évoque le Colorado américain. On retrouve l'architecture des maisons de la campagne tigréenne, avec les murs en pierres sèches, les cases au toit de chaume, la paille placée dans un enclos de plantes grasses ou de buissons piquants ou perchée sur un arbre. Nous arrivons à Sokota en fin d'après-midi ravis du paysage que nous venons de traverser. Sokota est un gros bourg pas touristique et les infrastructures hôtelières sont rares. Nous baladons dans le village sous le regard surpris et curieux des habitants suivis par une horde d'enfants.

mercredi 29 janvier 2020

Dallol 29 01 2020



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Mercredi 29 janvier : le Dallol
La nuit a été ventée et courte. Nous sommes réveillés par la cuisinière à 4h 45 ce qui n'est pas très grave vu que l'extinction des feux a sonné vers 8h30 hier soir. Petit toilette de chat et c'est le départ avec notre guide et notre policier muni de sa kalachnicov. On roule sur la piste au milieu de l'étendue salée. On se croirait sur la neige. Des " forçats" du sel sont sur le chemin du boulot.
 Pour nous direction le site volcanique avec ses concrétions de souffre et de fer. Il y a déjà quelques 4x4. Une petite marche sur les roches qui crissent, au milieu de formations blanches et ivoires qui ressemblent à des molaires d'un énorme animal et nous commençons à sentir l'odeur du soufre. De la fumée s'échappe. Une étendue rouille et à certains endroits du jaune. 
C'est en s'approchant que l'on découvre des flaques vertes entourées de concrétions de toutes les nuances de jaune. Des cascades de soufre. Des bouillonnements. Ailleurs on se croirait au milieu d'un récif corallien. Certaines formations sont presque transparentes et ont la finesse du verre. C'est un émerveillement de chaque instant d'ou plus de 300 photos réduites à 40 pour le blog! 
Il y a beaucoup de monde qui fréquente cette endroit et le piétine sans précaution...jusqu'à quand? Il fait chaud mais sans plus. La température extérieure est de 33°. Une chance car elle peut à certaines périodes atteindre les 50°.  Nous sommes à 125 m environ en dessous du niveau de la mer.Evidemment il faut avoir de bonnes lunettes, un chapeau, de l'eau et ne pas plaindre la crème solaire. 
 Après plus d'une heure de balade nous reprenons la voiture pour découvrir un peu plus loin des formations bicolores, sortes de pyramides de sel avec un chapeau. Mais cette immensité désertique cache d'autres particularités. Un petit  lac bouillonnant d'acide sulfurique. Sympathique, non? 
Heureusement que sur la piste du retour, pas loin d'un ensemble rocheux que les locaux appelle la "mère du sel" se trouve une petite piscine d'eau turquoise. On peu s'y baigner, mais c'est un peu comme dans la mer morte, la salinité est telle qu'on y flotte. Evidemment il est conseillé de rapidement se rincer et c'est possible grâce à notre chauffeur qui a une douche installée sur le réservoir d'eau sur le toit de la voiture. A quelques centaines de mètres des hommes découpent,  avec des outils rudimentaires, des plaques de sel qui seront chargées sur des dromadaires ou dans des camions. C'est un boulot de forçat. Il y a une vingtaine d'hommes. Nous avons de la chance car des dromadaires sont en train d'être chargés. Depuis qu'une route asphaltée arrive jusqu'au village et qu'une piste a été aménagée par les exploitants de potassium, les camions remplacent les dromadaires. Les plaques de sel seront vendues sur les marchés et serviront pour les animaux.
Nous ne regrettons pas d'avoir inclus cette étape dans notre circuit. Nous avons l'impression d'avoir passé deux jours hors du temps sur une autre planète. Les habitants de cette région, les Afars, longtemps nomades se sont quasi sédentarisés et beaucoup vivent du tourisme. Malheureusement les infrastructures et l'éducation ne suivent pas.  Des monceaux d'ordures et de plastiques jonchent le bord des routes, envahissent les villages, les lits des rivières. Il est fréquent de voir des chèvres sur des tas d'ordures. Les abords du site commencent à être pollués.
Nous partons vers Mékélé où nous sommes contents d'arriver pour prendre une bonne douche. Notre première impression sur la ville n'est pas extraordinaire. Elle est très industrielle et polluée.

de Wukro au Dallol mardi 28 01 2020


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De Wukro au campement du Lac Asale
Nous ne partons qu’à 10h car la distance à parcourir est moindre. L’important est d’arriver pour le coucher de soleil au bord du lac Asale. A Agula nous prenons le croisement qui conduit vers la dépression du Danakil.  La route est bonne et complètement asphaltée. Au début il y a encore des vallées verdoyantes où les Tigréens cultivent des légumes. Ils sont très au point sur l’irrigation. Puis le paysage devient désertique, rocailleux. La route descend progressivement et nous allons franchir plus de 2000m de dénivelé. On entre en pays Afar. Gros changement. Les Afar sont musulmans, ne supportent pas qu’on les photographie et même les photos des maisons les font réagir. S’ils nous surprennent, ils jettent des pierres en direction de la voiture: De façon générale ils ont une couleur de peau plus foncée. Les habitations sont plus rudimentaires que ce que nous avons vu jusqu'à maintenant. De leurs anciennes habitudes de nomades il leur reste les constructions en bois en forme de huttes. Autrefois recouvertes de nattes ou de peaux elles sont aujourd’hui recouvertes de plastique. A distance cela ne fait pas très clean d’autant que partout il y a des ordures, des bouteilles en plastique, des papiers. Nous faisons un arrêt pique-nique et un enfant s’approche. Il n’accepte que des fruits.  Il refuse même le riz. Une caravane de dromadaires passe. C’est celle que nous avons vu à Wukro deux jours avant. Elle est conduite par un Tigréen qui va chercher du sel. Dans le village où nous nous arrêtons pour boire un café, chez une Tigréenne installée en pays Afar nous nous approchons de dromadaires qui ont été débâtes de leur chargement de sel. Nous arrivons à notre campement qui se situe dans un hameau juste avant le départ de la piste qui conduit au lac Asale. Il s’agit d’une maison de deux pièces de type Afar, au toit et aux murs en rondins de bous recouverts partiellement de nattes et de plastique. Les lits sont afars. Depuis Agula un deuxième 4X4 de l'agence s'est joint à nous. Il doit assurer l'intendance avec une cuisinière et tout le matériel de camping. En fin d'après-midi nous prenons les voitures pour aller voir le coucher de soleil sur le lac. Au village, si tenté que l'on puisse qualifier de village cet ensemble de baraques hétéroclites entourées d'ordures qui bordent la route,  nous embarquons un policier et un guide. C'est obligatoire.  
Les voitures roulent sur la piste salée qui prend des nuances de rose avec le soleil couchant. Nous arrivons au bord du lac où le chauffeur installe la table et l'apéritif tandis que nous marchons dans l'eau...quelques centimètres seulement. Nous ne sommes pas les seuls à faire de même mais qu'importe. Le paysage et magnifique et nous dégustons notre verre d'Ouso en regardant se coucher le soleil.....moment magique!
Retour au campement où la cuisinière, aidée par Aïcha une charmante jeune fille afar un peu coquine, nous a préparé un bon plat de spaghettis à la tomate et une salade d'avocats. La nuit est noire. Pas de lumière parasite pour nous empêcher de contempler le ciel. Pas grand chose à faire d'autre que de se coucher. Alors c'est parti...au lit à 8h30!

lundi 27 janvier 2020

Wukro 27 01 2020



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Lundi 27 janvier : wukro
A 8h30 Taf nous attend à la voiture avec notre guide local Gabriel. C'est Taf qui nous a concocté le programme du jour. Nous prenons la route vers le nord en direction de Frewini d ou nous continuerons a pieds. A un moment sur la droite nous prenons une piste en direction de l'église Medhane Alem Addi Qesho que l'on atteint en traversant une végétation très méridionale d'oliviers et de genévriers. Sur le chemin nous croisons un groupe d'hommes et de femmes qui reviennent d'une fête de baptême d'un enfant. Les plats sont vides et c'est un gamin  qui porte sur sa tête, comme un chapeau, le gros panier à injera.  L'église est à l'intérieur d'une enceinte. De part est d'autre du chemin qui y conduit se trouvent des tombes. C'est une belle surprise que nous réserve cette église totalement creusée dans le rocher et qui nous apparait lumineuse avec sa façade blanche au ras du rocher. Bien que non datée elle considérée comme très ancienne. Elle présente deux originalités D'une part le système d'ouverture et de fermeture de la porte que le gardien se fait un plaisir de montrer et d'autre part le fait que son intérieur ne soit pas peint. Le plafond à caissons est soutenu par de gros piliers burinés Dans les caissons sculptés on trouve des croix mais aussi des zig zag sensés représentés le chemin pour arriver au paradis. Le long des murs ont été sculptées des fausses portes qui peuvent évoquer certains personnages que l'on retrouve habituellement représentés en peinture. Nous continuons notre balade en direction de la deuxième église que nous devons voir ce matin. Nous empruntons un petit chemin bordé d'euphorbes candélabres, de figuiers de barbarie, d'aloevera, d'agave. Les euphorbes servent souvent d'enclos protecteur à l'intérieur desquels les agriculteurs conservent leur réserve de paille. Comme faisant partie des choses totalement improbables nous rencontrons un gamin qui porte une harpe traditionnelle. Et là, en pleine campagne il accepte de nous jouer un morceau. Il y a beaucoup de puits avec des pompes installées le long du chemin. Comme souvent dans les campagnes il n'y a ni eau ni électricité dans les maisons. D'où les " caravanes" de bidons jaunes, sur le dos des femmes et des jeunes filles et au mieux sur le dos des ânes.  La deuxième église, Mikael Milhaizengi , est taillée dans un rocher ocre. Pour y pénétrer deux portes celle de droite étant réservée aux femmes. De gros piliers élargis vers le bas soutiennent un plafond à coupole sculpté en forme d'un pain tigréen??? 
Enfin nous nous dirigeons vers la troisième église connue sous le nom de Petros et Paulos.  Sa façade blanchie à la chaux tranche avec la couleur ocre de l'abri sous roche dans lequel elle a été creusée. Pour y accéder il faut monter à une double échelle qui s'appuie contre la paroi.
Ce n'est pas très impressionnant, mais toujours un peu inquiétant surtout depuis que j'ai assistée à l'écroulement de la tribune faite avec le même type de bâtons. Seul le saint des saints est totalement excavé dans la roche. La pièce qui le précède est couverte de peintures. Je craque pour une représentation de Marie en train de pleurer le regard tourné vers Jesus que l'on vient de crucifier. Les peintures sont très lumineuses. Depuis l'église la vue est magnifique sur la campagne environnante et les montagnes au loin. On rejoint la piste où Taf nous attend avec le pique nique. Sur le chemin du retour nous nous arrêtons devant une maison traditionnelle avec des pièces arrondies reliées entre elles par un mur. Cela fait un ensemble parfaitement clos autour d'une cour. Sur les murs sèchent les bouses de vaches qui serviront pour le feu. Ouvert sur la cour il y a l'abri pour les animaux. Une pièce sert de réserve. Deux autres servent d'habitation. Nous sommes invités å la cérémonie du café qui se fait dehors, sous un arbre à côté de l'aire de battage. Les tigréens ont le sens de l'hospitalité. De plus et comme nous l'avons constaté ils ont le sens du collectif et de l'entraide. Au niveau d'un hameau une vingtaine de personnes hommes et femmes s'affairent avec des pelles et des pioches pour combler les trous de la piste. 
Retour à la ville pour visiter le musée. Une réussite architecturale. La salle dédiée à l'archéologie est vaste, haute, bien éclairée. La signalétique est impeccable. Les vitrines sont bien rangées. Pas trop d'objets, juste ce qu'il faut pour nous parler des trois sites archéologiques de la région. On note un très bel autel de sacrifice qui date de l'époque préaxoumite avec des inscriptions en sabean.
Une dernière église, wukro cherkos, ne nous laissera pas un souvenir impérissable ni pour sa façade ni pour son intérieur de plan cruciforme.