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dimanche 30 octobre 2016

IRAN 2016 Kashan


++++PHOTOS

La matinée est consacrée à visiter les trois sites inclus dans le forfait à 350 kRl par personne. Les deux grandes maisons, Tabatabei et Abassian qui ont été construites au XIXème siècle par de riches marchands et commerçants qui ont su profiter de la situation de la ville sur la route de la soie. Les maisons protégées par de hauts murs sont invisibles de l'extérieur. Leur  construction  obéit à des règles de respect des conditions climatiques, ici le désert. Les pièces situées au nord pour vivre en hiver lorsque le soleil les éclaire et celles du sud réservées au mois chauds de l'année. Un immense sous-sol qui reproduit le plan du rez de chaussée permettait aux familles de vivre agréablement et confortablement pendant les mois les plus chauds de l'année. A cela il faut ajouter les éléments caractéristiques de ces constructions: les qanats d'eau qui alimentaient les puits de la maison et les différents bassins, les tours à vent qui assuraient la climatisation. Ces maisons, immenses accueillaient plusieurs générations et plusieurs branches d'une même famille. Elles étaient conçues pour une vie en " clan" avec des espaces communs, des espaces privés et des pièces pour le commerce. Tout était étudié pour rendre la vie agréable L'aspect esthétique avec de magnifiques décorations en stuc, des jeux de miroirs et de vitraux, des cours avec bassins, arbres et fleurs étaient particulièrement travaillés et soignés. Même les quartiers des serviteurs étaient aménagés confortablement.
Le hammam nous rappelle celui de Shiraz, mais en plus petit. Les hammams ne servaient pas uniquement à faire la toilette. C'étaient aussi des lieux où l'on allait pour se faire soigner, masser, raser, rencontrer des gens autour d'un thé. Le hammam avait donc une fonction sociale. Sur le toit du hammam sur lequel on peut monter, se trouve le puits, le treuil pour monter les seaux , le réservoir et la chaudière. Le hammam est éclairé par des lentilles de verre reparties sur les coupoles au dessus des salles.

Balade dans les rues de la vieille ville. Des maçons sont en train de remettre en état une maison traditionnelle. Un gros boulot. Tous les éléments pour préparer le pisé sont prêts.
Toutes les rues de la ville sont couvertes et décorées de drapeaux noirs, verts, rouges. Devant les mosquées la décoration est importante. Il y a de nombreuses banderoles et de nombreux hommes s'affairent. Nous comprenons que ce sont les préparatifs pour l'ashura une fête religieuse pour Hossein, petit fils de Mahomet, mort à la bataille de kervala en Irak. Kashan est une ville qui semble plus religieuse que celles que nous avons visitées précédemment.  Les femmes en particulier sont en noir et couvertes de leur grand voile. Même les petite filles sont voilées ainsi que les bébé filles ( foulards en couleur, mais quand même!).  Nous allons jusqu'au Fin garden avec le bus  c'est un homme parlant parfaitement anglais qui nous a expliqué quel bus emprunté. Le chauffeur ne nous fait même pas payer . La construction du jardin répond aux mêmes critères que les jardins que nous avons visité à Shiraz ou Hispahan avec pavillon central, des bassins,  de grands arbres, et d'énormes cyprès. Ce n'est pas aussi spectaculaire que nos jardins mais il faut se replacer dans le contexte d'une ville en plein désert qui subit une grande sécheresse, comme l'ensemble de l'Iran . Un chauffeur de taxi nous dit que pour trouver de l'eau il faut descendre à 200 m de profondeur. Nous retrouvons un couple et leur petite fille que nous avons rencontrés à Shiraz ainsi qu'une jeune femme rencontrée elle aussi a Shiraz. Cette dernière fait le même travail que moi. Nous sympathisons et nous allons ensemble jusqu'au bazar. Les voutes du bazar sont en briques. Nous arrivons jusqu’à une grande coupole couverte de faïences. Tout près se trouve un caravansérail détruit. C'est dans ce coin complètement improbable que se trouve le café Malek d’où part un escalier qui nous permet d'atteindre les toits et faire de belles photos au coucher de soleil. Nous arrivons un peu tard car le soleil se couche de plus en plus tôt mais le spectacle vaut le déplacement. Nous prenons un thé qui est servi avec de très bonnes pâtisseries.
Nous passons le reste de la soirée avec notre nouvelle amie , d'abord en déambulant dans le bazar puis nous mangeons à son hôtel . Rendez vous à l’aéroport de Téhéran car nous partons à la même heure.


samedi 29 octobre 2016

de Isfahan à Kashan


++++PHOTOS

Route Ispahan   Kashan
Départ 7h 30
La ville d'Ispahan est décidément une belle ville. Elle fait riche et  propre. Il y a plein d'arbres, de fleurs, de jardins, de fontaines.....
En sortant on retrouve le désert de sable et surtout de pierres, alors rien d'étonnant  à ce qu'un chamelier suive l'autoroute avec ses dromadaires. 
En arrivant à Ardestan on voit à nouveau les cercles repérant les qanats qui alimentent les champs.
Zavareh : direction historical tissue. Dans l'ancienne ville en terre on peut visiter la vieille mosquée, mosquée Jameh, qui est aussi la plus ancienne mosquée datée, en Iran, à avoir été construite selon un plan à quatre eivans (voir guide Olizane). On aime sa sobriété.
Toujours le désert.
Natanz: on se dirige vers la mosquée Jameh qui est aussi l'emanzadeh d'Abd al Saman.  Beau portail d'entrée en faïences. De l'extérieur on remarque le toit pyramidal du tombeau recouvert de faïences. L'intérieur de la mosquée n'a rien de génial.
Abyaneh: on quitte la route principale pour partir a l'assaut des montagnes. La route monte et serpente entre les montagnes dans une vallée arrosée par une rivière.  C'est magnifique tous ces peupliers et ces arbres fruitiers ( pommiers, pruniers, grenadiers ) aux couleurs de l'automne et quel contraste avec le paysage désertique que nous venons de quitter. Les habitants de la vallée font sécher les fruits sur les toits des maisons. Il semblerait qu'ils les conservent dans des caves troglodytes. C'est ce que nous dit le chauffeur de taxi, qui a vécu dans le coin,  lorsqu'on lui demande à quoi correspondent ces trous alignés à flanc de montagne et fermés par des portes.
Abyaney: On se balade dans les ruelles. Les maisons sont de type maisons de montagne avec des murs en terre de couleur ocre rouge et des balcons, des escaliers en bois et de l'eau qui coule de partout. C'est frais, voire froid! Dans une maison deux ouvriers sont en train de creuser le puits qui avait du être bouché. Un travail éreintant qui donne une idée de ce que représente l'entretien des puits et des qanats. Le village est maintenu en vie par une petite communauté de vieux zoroastriens. Ils sont vraiment âgés. On imagine bien combien la vie doit être rude au fond de cette vallée à 2500m d'altitude.  Les femmes sont en costume local, une tunique colorée et un foulard fleuri sur une large jupe noire. Les hommes portent des pantalons noirs très amples en tissu matelassé brillant comme du satin.
Kashan
Nous arrivons vers 4h30. Notre hôtel se situe en pleine zone historique, à peu de distance des maisons à visiter. Nous partons en prospection. Nous allons jusqu’à l'imamzadeh Habib ibn Musa où se trouve le tombeau de Shah Abas à qui l'on doit de nombreuses réalisations, à Ispahan en particulier, et qui fait l'admiration d'une jeune iranienne que nous rencontrons là, qui nous en fait un portrait flatteur. Plus de 5km de marche avec un passage par le bazar. Ce qui nous frappe ici, par rapport à ce que nous avons vu jusqu’à maintenant c'est que pratiquement toutes les femmes sont sous leurs voiles noir. Auparavant nous avions rencontré un grand nombre de femmes " émancipées" vestimentairement parlant, proximité de Qom?


vendredi 28 octobre 2016

ISFAHAN J2


++++PHOTOS


On prend un taxi ou  plus exactement un faux taxi ( c'est à dire une voiture qui s'arrête avec un chauffeur qui dit « taxi ») . A éviter. Le notre se perd sur la route de la Jame mosquée ou mosquée du vendredi. Il finit par nous laisser pas trop loin et ce n'est qu'en sortant de la voiture que je me rends compte que j'ai oublié de mettre un foulard ce matin. Vite, vite, une solution de remplacement. Heureusement que je trimbale une chemise de JC au fond de mon sac. Elle va finir sur ma tête en guise de foulard. Finalement je vais trouver un foulard mettable sur un stand du bazar. Je voulais éviter le noir. C'est réussi car j'ai trouvé du rouge pétard. La mosquée du vendredi est très différente des autres mosquées. Elle est d'une grande sobriété. A voir le Gombad-e Khali avec sa magnifique coupole en briques. Et puis les grandes et grosses colonnes. Cela évoque l'art roman qui nous est familier.
En continuant en direction de la place de l'imam nous passons devant le mausolée de Baba Kasim. Encore des faïences bleues. Nous voici sur la place (ex-Royale (rebaptisée Komeny). Elle est magnifique. A chacun des quatre points cardinaux se trouve une curiosité. Plein ouest et au milieu de la place se trouve le palais d'Ali Qapu. Malgré ses six étages il parait modeste. Le talar ( balcon) du premier étage avec ses hautes colonnes en bois lui donne une allure aérienne. Remarquable la salle de musique du dernier étage avec ses alvéoles conçues pour donner une bonne acoustique.
Pause repas puis shopping.  
Nous voici maintenant prêts à visiter l'immense mosquée de l'imam. Des faïences partout avec une dominante bleu et jaune.Le revêtement extérieur de la coupole est en restauration. Nous pouvons voir la  technique utilisée. Dans un coin de la mosquée des artisans sont en train de travailler sur la restauration extérieure de la coupole à partir d'un gabarit, une tranche de coupole grandeur nature. Il découpent et ajustent des morceaux de faïence un par un. Un guide parlant français explique que cela fait 15 ans qu'il fait visiter la mosquée et qu'il voit la coupole en restauration . Il a fallu 17 ans (1602-1619) pour la construire. Il en faudra peut être plus pour la restaurer. Mais les moyens humains ne sont sans doute pas les mêmes.

Étape suivante, trouver Hamrani, le marchand de gaz ( nougat) le plus réputé d'Ispahan. C'est un jeune homme qui me l'a conseillé lorsque nous attendions dans la boutique d'Iran Cell. Heureusement que j'ai eu la bonne idée de lui demander d'écrire le nom et l'adresse en Farsi. C'est quand même  plus facile pour demander son chemin. Nous y voilà. Les iraniens font la queue et achètent des piles de boites. La devise des propriétaires, en gros c'est" nos gaz se méritent, nous ne vendons nos produits que dans notre boutique, nulle part ailleurs en Iran ou dans le monde" et apparemment, vue l'affluence, ça marche. Pour nous c'est une boite de gaz à la pistache, emballage individuel de chaque morceau dans un papier vert avec 42% de pistaches pour 210000 rials. Un régal!
Il y a d'autres types de gaz dans la boutique mais une cliente nous conseille ceux à la pistache, the best! nous précise-t-elle. Pour nous aider elle nous écrit le nom en Farsi. En effet il faut faire la queue, demander ses produits, payer et muni d'un ticket aller récupérer ses  achats.
Nous en avons plein les pattes et nous décidons de rentrer en passant devant l’hôtel Abasii ancien caravansérail (plus rien à voir). En chemin alors que nous avons un plan à la main une dame distinguée nous interpelle en anglais pour nous demander si nous avons besoin d'aide. Comme elle comprend que nous sommes français elle se met à nous parler dans un parfait français qu'elle a appris dans une école française de confession catholique il y a de cela quelque années....aujourd’hui elle est guide touristique francophone. Mais c'est vendredi, elle ne travaille pas et fait visiter la ville à  une cousine californienne. C’est dans cet état d’Amérique que se trouve la majorité des iraniens qui ont émigré nous précise-t-elle.
Un peu plus loin c'est un commerçant qui se fait notre interprète ( là aussi parlant parfaitement français )  auprès de chauffeurs de taxis pour leur expliquer la route que nous voulons prendre le lendemain.
 Enfin le soir alors que nous voulons faire la promenade des ponts ( qui sont éclairés la nuit) et aller écouter de la musique, un monsieur d'un certain âge nous explique en anglais qu'il faut aller au pont Khadju (1650) "the best " avec son système de vannes qui permettait de régler le débit de l'eau en fonction de l'offre et de la demande, donc du prix ! Pour nous y conduire il arrête une voiture et demande à un jeune chauffeur de nous enmener. C'est du Uber gratuit car il refuse qu'on le paie. Surprenant pour nous, mais cela ne fait que confirmer la gentillesse et le sens de l'hospitalité des iraniens. Très beau ce pont et surtout très vivant. Il y a ceux qui déambulent, ceux qui pique-niquent sous les arches, ceux qui chantent seuls ou à plusieurs des chants dont un " iranien québécois" nous dit qu'ils font parti du patrimoine culturel.
 
Retour vers le pont Si-e-Pol en passant devant le pont Choobi. Repas pizzas/glaces et retour à l’hôtel en franchissant le lit à sec de la rivière Zayandey-rud par le pont Si-e-pol.

jeudi 27 octobre 2016

ISFAHAN J1


++++PHOTOS

 
Ispahan j1
Ce matin départ pour  le bord de la rivière qui est bien à sec. Nous allons jusqu'au pont Si-o-Seh pol, le pont des 33 arches construit en 1600. Il doit être encore plus photogénique avec de l'eau. Il y a pas mal de promeneurs. A l'époque ce pont a été construit pour relier Ispahan au faubourg de Djolfa (quartier arménien) .Vers 1600, des arméniens ont été transplantés depuis la ville de Djolfa, d'où le nom du quartier,  pour développer le commerce dans la ville et avec les autres pays. Ils ont été très prospères comme en témoignent les églises et les façades d'anciens bâtiments. Mais assez rapidement ils ont été persécutés. Aujourd'hui, même s'ils cohabitent en harmonie avec les musulmans, les juifs et les zoroastriens, ils se sentent rejetés par le gouvernement et les jeunes générations cherchent à émigrer.( dixit un bibliothécaire- ça ne s'invente pas- arménien rencontré dans le quartier). Notre bibliothécaire s'improvise guide. Il nous fait visiter le temple Zoroastrien, puis nous conduit jusqu'au petit square du quartier après nous avoir fait un topo sur les différentes églises. Aujourd'hui donc ce sera visite d'églises, celle de Bethlem, d'abord, puis la cathédrale St Sauveur. Le style persan, coupole dont l'intérieur est peint avec de fins motifs bleus et jaunes, côtoie le style  européen avec des scènes de supplices. Très belle collection de manuscrits enluminés dans le musée de l'église. Pause repas puis balade dans le quartier. Sur notre chemin  H et M, mango, Benetton, Geox et j'en passe... Embargo américain ne veut pas dire sous développement. Retour de l'autre coté de la rivière en bus. Les gens sont très sympas et en particulier les jeunes filles. Il nous saluent et cherchent à nous aider.
Étape suivante la madresseh de la mère du roi qui fonctionne comme une école théologique. Le guichetier n'a plus de tickets...un quart d'heure. Ensuite il faut que je me drape dans un grand tissu. Inévitablement je trébuche. Bon c'est le prix à payer pour entrer dans la cour intérieure et le jardin, mais cela vaut le coup.

Ensuite le palais Hasht Behesht, petit palais octogonal situé dans le parc Shahid Radjai. On ne fait que le tour. Il est beau et placé dans un cadre très agréable, le parc très ombragé où des iraniens sont installés sur la pelouse pour bavarder, manger... 
Les souverains de l'époque Safavide avaient l'habitude de construire leurs palais au milieu de parcs. C'est ce que l'on retrouve en allant visiter le palais Chehel sotoon ou palais des quarante colonnes. En fait vingt fines colonnes en bois qui soutiennent le portique d'entrée et qui se reflètent dans le bassin situé devant. D'où l'appellation. Beaucoup de finesse dans les peintures.

Place de l'imam envahie de monde en cette fin de journée et veille de WE.......
Nous sortons par le bazar au nord de la place. Sur la porte d'entrée du bazar deux sagittaires en faïences.
Djolfa : http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Religions-d-Iran-les-Armeniens-d-Ispahan-s-accrochent-a-leurs-eglises-2014-08-20-1194390

mercredi 26 octobre 2016

de YAZD à ISFAHAN





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Yazd Ispahàn
Nous avons pris un taxi privé dans une agence à Yazd (90$).
En sortant de la ville sur la droite grosse tour du silence
Route au milieu du désert sur fond de montagnes de roches très découpées. De gros rapaces installés sur les bas côtés de la route. La route est belle mais il y a énormément de camions.
Première étape : Kharanaq
Un beau château en pisé complètement abandonné. Dommage! On dirait que l’exploitation du lieu a été abandonnée. Le château va sans doute se dégrader. Hier au restaurant, en discutant avec un iranien de passage qui regrettait la fermeture du château de Mehriz nous avons cru comprendre qu'en matière de choix culturel les" religieux" n'avaient pas l'assentiment général.
Pour en revenir au château de Kharanaq, il est immense, avec en son sein des habitations à plusieurs étages, deux belles tours à vent de taille modeste, Depuis le château une belle vue sur l'oasis verdoyante et ses jardins. A côté du château un caravansérail. Kharanaq était un point de passage important sur la route des caravanes allant de Medine au nord est de L'Iran.
Route spectaculaire entre Kharanaq et Chak Chak, un beau ruban d'asphalte qui serpente dans un désert de pierres entre les montagnes. Petit à petit les montagnes se rapprochent et l'on comprend tout le sens de la légende autour de l'origine du site .
Au VIIe siècle, des membres de la famille royale sassanide, principalement des femmes, fuyaient les conquérants arabes. Acculés, ils furent sauvés par un miracle: ils disparurent dans la montagne, un rocher ou une grotte. Quelques siècles plus tard, leurs lieux de disparition furent redécouverts par un berger ou un enfant, inspiré par une vision, et devinrent l’objet d’un pèlerinage annuel, entre juin et août. Dans la province de Yazd, on compte six lieux saints, généralement construits au pied d’une montagne: Pir-e Sabz, Pir-e Nâraki, Seti Pir, Pir-e Bânu Pârs, Pir-e Nârestuneh, Pir-e Herisht.

Isolé dans une région désertique et majestueuse près d’Ardakân, Pir-e Sabz ou Chak Chak est le plus important. C’est à cet endroit, dit la tradition, qu’une fille du dernier roi sassanide Yazdegerd III trouva refuge. Pourchassée par les Arabes, elle pria Ahura Mazda de la protéger. La montagne s’ouvrit alors et se referma sur elle. Plaqué contre la montagne, le site se compose d’une grotte mi-naturelle mi-artificielle entourée de bâtiments pour l’accueil des pèlerins qui s’y rendent chaque année en été. A l’entrée du sanctuaire, surplombé par un grand arbre, deux lanciers achéménides sont figurés sur la porte en métal. Fermée par une demi-coupole, la cavité rocheuse forme une seule salle, que bordent un couloir et une petite pièce, tous deux ouverts sur le sanctuaire. Au fond de la grotte, dans une forme de niche, brûlent trois bougies (lumières de la bonne action, de la bonne parole et de la bonne pensée); au centre, une bûche se consume sur un autel du feu, symbole de la lumière divine, immuable et pure.

Le temple du feu est perché à flanc de montagne dans un cadre exceptionnel. Une source alimente le site. Elle doit être abondante si l'on en juge par les eucalyptus qui poussent le long de la grimpette.
Sur la route entre Chak Chak et Meybod on aperçoit circulant à flanc de colline des camions qui redescendent chargés de roche verte ; des mines sans doute, mais de quoi ?

Arrêt à Meibod pour voir une citadelle Sassanide, la ville des rois au centre, et du peuple autour . Quatre grandes tours aux angles permettaient de surveiller l'ennemi.
Tout autour la vieille ville en pisé avec ses tours à vent.
Et un peu plus loin (vue de l'extérieur), une "glacière", un trou profond recouvert d'un grand dôme percé à son sommet : l'eau descendant des montagnes s'y accumulait l'hiver se transformant en glace qui pouvait se conserver jusqu'à l'été et servir de réserve d'eau . Cette glacière témoigne du génie au quotidien d'un peuple qui a toujours été obligé de se battre contre une nature très hostile.
Le caravansérail situé en face de la glacière à été transformé en centre commercial et abrite des boutiques d'artisanat. Le Tchâpârkhâneh ou relais de poste voisin était fermé. Dommage car ils sont rares. Nous en avions vu un en très mauvais état à Sarayazd.
Selon Maxime Siroux, la disparition d’un grand nombre de relais de poste anciens s’explique par le fait qu’ils avaient été souvent construits avec des matériaux peu résistants comme la terre cuite ou le torchis, d’autant plus que dans de nombreux cas, les relais de poste routier était rattachés aux caravansérails et qu’il est difficile aujourd’hui de les distinguer dans les ruines qui en restent. [6] Cependant, un relais de poste ancien reste plus ou moins intact près du caravansérail de Meybod. L’édifice était fortifié, à l’instar de la plupart des caravansérails du plateau central iranien. Ce Tchâpârkhâneh a une cour centrale entourée d’écuries couvertes pour loger les animaux. Près de la porte d’entrée, il y avait plusieurs petites chambres pour loger les avant-courriers et parfois les voyageurs.
Après la modernisation du réseau routier et du système du poste national, les anciens relais de poste routiers sont tombés en désuétude, et la plupart d’entre eux ont disparu.
Il est l'heure de déjeuner.
Nous demandons à notre chauffeur de nous conduire dans un resto local car nous en avons un peu assez des restaurants traditionnels où l'on ne trouve que des touristes. Nous nous retrouvons dans un restaurant tenu par des zoroastriens où nous mangeons très bien.
Route pour Naïn. A nouveau le désert, les « boutonnières » des qanats et peu avant Nain, sur le bord de la route un caravansérail assez bien conservé devant lequel s'ébrouent des dromadaires.
Nous arrivons à Nain assez tard et nous faisons l'impasse sur la mosquée pour aller visiter les ateliers souterrains de tissage. Ce sont des personnes d'un certain âge qui travaillent sur les métiers à tisser. De part et d'autre d'une allée centrale sont creusées des fosses d'environ 80cm de haut pour loger le bas du corps du tisserand; les montants du métier à tisser étant posés sur les cotés. Dans ces ateliers la température est agréablement constante.
Nous faisons le reste de la route pour Ispahan dans la nuit ce qui n'est pas top.
Heureusement que notre chauffeur se débrouille bien pour trouver son chemin dans la ville d'Ispahan et nous conduire à l'hôtel.









Référence caravansérail et relais de poste : http://www.teheran.ir/spip.php?article90#gsc.tab=0

mardi 25 octobre 2016

Autour de YAZD


++++PHOTOS

 
Mardi 25 octobre Autour de Yazd
Départ à 8h du matin de l'hôtel Friendly house où nous avons réservé l'excursion ( à deux pas du Ali Baba). Ce n'est pas un taxi officiel. Certainement un ami du propriétaire de l'hôtel. La voiture est un peu défoncée mais cela n'a pas d'importance car notre chauffeur à l'air sympa et il parle quelques mots d'anglais.
En route pour Saryazd. En chemin nous nous arrêtons pour voir les puits d'accès des quanats. Non loin de la route, repartis régulièrement selon des lignes droites à travers le désert, se trouvent des tas  de terre circulaires. Au centre de chaque cercle une plaque qui ferme l'accès (d=70cm ce n'est pas gros!) à un quanat. L'eau qui vient du massif voisin est transportée dans les différents villages et villes de la région par ce système de canalisations ancien ( hérité des Perses de l'antiquité). La pérennité de ce système d'alimentation en eau est menacée par le manque d'hommes volontaires pour assurer l'entretien des qanats. Aujourd'hui l'eau des qanats n'est plus utilisée que pour l'irrigation des terres agricoles.
Nous arrivons à Saryazd. La vieille ville en terre n'est pas en bon état. Un caravansérail est transformé en hôtel, mais l'entretien laisse à désirer. Un Tchâpârkhâneh (relais de poste) est mal en point. Ce qui est vraiment intéressant dans ce village c'est le château . Il s'agit d'une citadelle en terre qui est entourée d'un fossé autrefois rempli d'eau (une performance dans ce désert de cailloux) et qui servait de lieu de repli pour une importante population. C'est une construction à double enceinte. Aux quatre coins de la première enceinte on compte des tours rectangulaires plus ou moins bien conservées . Cinq tours cylindriques se trouvent sur la deuxième enceinte. A l'intérieur une allée centrale dessert des couloirs latéraux le long desquels se trouvent les pièces d'habitation reparties sur trois étages. On compte 448 pièces d'habitation, chacune étant dévolue à une famille. Un réservoir d'eau, une zone pour la cuisine, des pièces pour stocker les aliments, les récoltes et les trésors , tout était prévu pour vivre et résister.
Direction Mehriz pour essayer de trouver le quartier de Mehrpadin. Pas évident et notre chauffeur est obligé de demander à un ami de le guider par téléphone. Le point de repère est la mosquée Jameh (du vendredi ) avec son minaret en terre. Mais le plus intéressant dans cette ville c'est le château en terre, en tout cas extérieurement, car il est fermé.
Après le repas,égayé par une sortie scolaire de petites filles, nous prenons la direction de Yazd en suivant une magnifique route de montagne via Babamir, Hansa, Bagh-e Gerdoo, Ashnaei. La route grimpe en serpentant entre les montagnes. Les villages sont installés dans les oasis. La vie doit y être dure et les maisons abandonnées traduisent la désertification. Plus loin, seulement les montagnes, sans végétation. Des montagnes aux nuances de beige, rose et gris, très hautes et très découpées. Nous passons un col à 2250 m avant de descendre vers Taft.
Étape suivante le village de terre de Cham. Pas grand chose à voir. L'autel du feu est fermé. Un immense cyprès se dresse devant l'entrée...pas moyen de savoir son âge. Ce qu'il ne faut pas manquer à proximité de Cham c'est la tour du silence qui est située à l'extérieur du village. Elle appartient au culte Zoroastrien. Sur la terrasse en pierre étaient exposés les corps des morts qui étaient immédiatement nettoyés par les rapaces. Les os étaient ensuite jetés dans la fosse située au milieu de la tour. Pourquoi cette pratique? Les zoroastriens pensent que la terre et le feu ne peuvent pas être souillés. En conséquence pas de crémation et pas d'inhumation dans la terre. Aujourd'hui ses pratiques ont disparu mais pour respecter leur croyance les zoroastriens ne se font pas incinérés. Ils sont enterrés dans les cimetières mais leurs tombes sont cimentées pour éviter tout contact du corps avec la terre.
Relais de poste :
http://www.teheran.ir/spip.php?article90#gsc.tab=0
Eau :
http://www.teheran.ir/spip.php?article1520#gsc.tab=0
Zoroastriens
http://www.lepoint.fr/monde/en-iran-les-derniers-zoroastriens-entretiennent-toujours-le-feu-sacre-26-08-2014-1856700_24.php

lundi 24 octobre 2016

YAZD


++++PHOTOS
 
Lundi 24 octobre Yazd (oasis du désert)
Il fait beau et chaud dans la journée ( très sec) mais un peu frais matin et soir ( polaire)
Vingt mètres suffisent en sortant de l'hôtel pour arriver sur la Jame street. A droite le magnifique pishtag ( portail) d'entrée, très élancé avec ses deux minarets, de la mosquée du vendredi ou Jame mosquée. On ne se lasse pas de le photographier, de jour comme de nuit. Les faïences à dominante bleu sont du plus bel effet. La cour de la mosquée est grande. A droite et au fond par rapport à l'entrée se trouve un escalier qui descend profondément( 40 m quand même ) jusqu'à un bassin relié à des qanâts. Yazd a longtemps été alimentée en eau venant de la chaîne de montagne voisine par un système de qanâts. A gauche en sortant de l'hôtel on peut voir la coupole du mausolée de Rokn od-Din. Le fait qu'elle soit en travaux ne nous empêche pas d'admirer la beauté des briques vernissées à dominante verte et bleue.
Nous sommes dans la vieille ville de Yazd construite en pisé. C'est un vrai plaisir de parcourir le dédale de ruelles à la découverte des particularités architecturales. Dans les maisons traditionnelles la vie s'organisait autour d'une cour centrale comportant un bassin et des arbres plantés aux quatre coins. Les pièces situées au nord étaient utilisées en hiver car elles bénéficiaient d'un bon ensoleillement. Et vise versa pour les pièces situées au sud de la maison. Ce que l'on remarque immédiatement dans le centre historique de Yazd ce sont les nombreuses tours à base polygonale qui se dressent au dessus des maisons. Ce sont des badguirs ou " tours à vent" qui situées dans la partie sud de la maison contribuent à sa ventilation. Certains badguirs sont construits au dessus de bassins. Au contact de l'eau, l'air se rafraîchit avant d'être distribué dans toute la maison par des conduits .La construction des badguirs est très élaborée car il s'agit de capter les "bons vents" et d'éviter les vents de sable. Pour découvrir ces maison traditionnelles on a fait un passage par l'hôtel Kohan qui possède un badguir avec bassin et un escalier permettant de descendre jusqu'au niveau des qanâts. Idem pour la maison Lari. Notre hôtel, Ali Baba possède aussi deux tours à vent mais sans bassin d'eau. La taille et le nombre de badguirs est un signe extérieur de richesse.
Dans la ville de Yazd, comme dans tout désert, l'eau a toujours été précieuse. On y compte 75 réservoirs d'eau appelés ab-anbar (littéralement, grenier à eau) et répartis dans les différents quartiers. Couverts d'un dôme, ce sont des bâtiments importants. Un escalier permet de descendre jusqu'au niveau du réservoir souvent situé très profondément. On construit de un à six badguirs par réservoir afin d'éviter que l'eau ne croupisse.
Pas très loin de notre hôtel sur une petite place devant l’hôtel Termey se trouve une construction en bois une sorte de grande cage. Il s'agit d'un nakhl symbolisant le cercueil de l'imam Hossein assassiné par des sunnites (voir histoire de la séparation entre chiites et sunnites) Nous en verront trois dont un gigantesque devant le pishtaq de la place Amir Chakhmag.
En baladant dans les petites rues on observe la vie quotidienne des habitants. Le travail du boulanger qui aplati ses boules de pâte pour les transformer en galettes qui vont cuire quelques minutes. Ce pain plat est délicieux. Il est consommé en grande quantité par les iraniens.
Yazd était une ville réputée pour ses textiles. Au hasard des ruelles on trouve encore des tisserands qui fabriquent des tissus en coton, soie ou mélange.
Nous passons devant la prison d'Alexandre, une école coranique du XVème siècle dont nous ne voyons que l'extérieur, un joli bâtiment en pisé.
Pour déjeuner nous choisissons de nous rendre dans le bazar. L'occasion de nous perdre dans le dédale de ses ruelles avant de trouver le hammam-e Khan transformé en restaurant.
Après le repas nous partons à la recherche de « la Patisserie » Hadji Khalife Ali Rahbar. Une institution à Yazd et dans tout l'Iran. Juste à l'angle gauche de la place Amir Chakhmag lorsque l'on regarde le pishtaq. Tout y est délicieux et pas cher. Nous avons choisi de rapporter des baghlava conditionnés dans de petites boites métalliques.On dit de cette pâtisserie que c'est le « Ladurée » du baghlava.....
Un peu plus loin, sur le même côté se trouve une ancienne citerne repérable par ses tours à vents(5). Ce lieu est devenu un zurkhaneh, « maison de force » ou gymnase où les athlètes pratiquent des exercices en groupe au rythme d'un tambour et de chants. Exercices d'adresse, d'endurance de force avec des massues par exemple. A voir