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dimanche 26 janvier 2020

de Hawzien à Wukro 26 01 2020




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Dimanche 26 janvier : De Hawzein à Wukro
Le monde est petit! Quoi de plus incroyable que de rencontrer dans une petite bourgade du Tigré des connaissances qui habitent le même village que nous à quelque 500m.
Départ 8h en direction des églises rupestres du Hawzien et plus particulièrement de l'église Maryam Korkor.  Près du village de Megab où l'on s'arrête pour prendre un guide et un "scout" une piste conduit jusqu'au début du sentier au pied d'un large bloc rocheux qui de loin apparaît comme formé de pitons accolés  les uns aux autres. Le chemin monte tout droit, verticalement dans une fente entre deux blocs. On grimpe sur de grosses pierres en ce tenant aux parois de part et d'autre. Ce n'est pas difficile si ce n'est que ça monte raide et qu'il faut prendre le temps de respirer. En haut on se retrouve sur une partie plate d'où l'on a une belle vue sur la plaine et les montagnes. Ce n'est qu'une étape. On traverse cet aplat pour monter sur la paroi du piton voisin. Le chemin tracé depuis plus de mille cinq cent ans par les pèlerins monte en zigzag à flanc de montagne. C'est un peu impressionnant mais avec l'aide du scout qui me donne la main et prend mon bâton dans les endroits délicats ça se passe bien. Après quatre cent mètres de dénivelé nous arrivons à nouveau sur un grand replat, une sorte de col entre deux pitons. C'est l'a qu’apparaît la façade blanche et verte de l'église contre la paroi rocheuse . Devant Se trouve le jardin-cimetière de l'église. C'est un moine qui a les clés de l'église et pour l'instant il est en train de manger avec un groupe de fidèles devant une petite maison récente construite dans un coin du jardin. Finalement on entre dans l'église complètement creusée dans le rocher. Si la structure semble avoir été creusée entre le 7e et le 11e siècle les peintures pourraient dater du XIII. Comme dans toutes les églises orthodoxes il y a trois parties la dernière abritant une copie de l'arche d'alliance que l'on dit être gardée à Aksoum.  Il y a douze pilastres et sept arcs décorės. Les peintures représentent des scènes de l'ancien testament.
Des niches profondes creusées dans le rocher abritent les ossements des prêtres qui ont été importants. La niche du dernier prêtre enterré est fermée.
On ressort de l’église pour emprunter à droite un chemin qui nous conduit de l'autre coté du piton. De là un chemin en corniche nous conduit à une centaine de mètres plus loin â l'entrée de l’église Daniel korkor. Le chemin même s'il est assez large est impressionnant et vertigineux, il permet d'avoir une vue spectaculaire sur la plaine. Mais à mon sens le jeu en vaut la chandelle. Une petite porte en bois permet de pénétrer dans cette petite église de la même époque que la précédente et dont les peintures du XVIIeme elles aussi sont des  petits bijoux. Les peintures y sont beaucoup plus simples et leurs couleurs dans les tons pastels illuminent le lieu.
Nous sommes montés en moins d'une heure et nous redescendons dans le même temps. Finalement avec l'aide du scout la première partie de la descente que j'appréhendais un peu se passe bien. Nous faisons le chemin en même temps que des fidèles locaux ...c'est dire. Nous avons de bonnes chaussures de marche et ils ont de simples chaussures en plastique de type chaussures pour aller sur les rochers à la plage. Ils descendent avec aisance tandis que j'adopte la marche sur les fesses une partie du temps. Mais bon le principal c'est d'arriver au bout en entier.
Notre chauffeur nous attend devant une maison traditionnelle. Après un pique-nique royal nous visitons la maison, le coin "réserve" avec ses grandes jarres en bois couvertes d'une sorte de torchis, le coin cuisine avec les "fours " à Injera et à pain, la grande pièce de vie avec les lits des enfants( la maman veuve a une pièce à part). Tout est hyper clean, ce qui ne doit pas être le cas partout. Cette famille est aidée par l'agence qui a fait construire des sanitaires à l'extérieur et qui se sert du coin comme camping. Un joli coin. Nous sommes conviés à la cérémonie du café, grillé, puis pillé et enfin placé dans le pot à café où il est couvert d'eau bouillante. Le pot est chauffé sur un brasero et le café plusieurs fois transvasé d'un pot dans un verre et chauffé plusieurs fois avant d'être servi. C'est un délice.
Nous reprenons la piste en direction de l'église Maryam Papasetti partiellement rupestre car seul je saint des saint est creusé dans le rocher. Elle est dans un coin un peu paradisiaque, une oasis de verdure et de palmiers. Elle est facilement accessible depuis le parking. Les très belles peintures qui retracent  des scènes de l'ancien et du nouveau testament sont du XIXeme.
Direction Wukro par une route/ piste en construction où nous respirons beaucoup de poussière.  Mais notre chauffeur veut nos faire découvrir l'église Abreha  We Atsbeha près de Wukro. De type semi monolithique elle daterait du IV eme siècle. Ce qui est original c'est qu'elle présente un plan basilical en croix et des piliers cruciformes. Les plafonds sont décorés de  figures géométriques. Les parois sont recouvertes de belles peintures datant de la fin du XIXeme.
Grosse journée fort intéressante. Nous arrivons au Wukro lodge en fin d'après-midi un peu fatigués mais ravis de nos excursions et en en ayant pris plein les mirettes.

samedi 25 janvier 2020

de Axum à Hawziem 25 01 2020

                              Et il y a une église en haut de l'un des pitons réservée aux alpinistes......



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Samedi 25 janvier De Aksoum à Hawsiem
Départ 7h 30 en direction d'Adoua.. A la sortie de la ville, à gauche une piste conduit à Yeha, dont le site est considéré comme étant le berceau de la civilisation Ethiopienne. Le grand temple VII eme AC) en calcaire est remarquable par sa construction et l'ajustement des énormes blocs qui constituent les murs. Des reliefs représentant des itex( bouquetins) animaux sacrés ont été découverts dans le temple et sont intégrés au murs de la nouvelle église. Le musée poussiéreux contient des brûle-encens en pierre sur lesquels sont représentés la lune et le soleil, dieux de l'époque. Le prêtre qui garde les lieux et qui parle un peu français nous fait découvrir des parchemins décorés de peinture représentant des scènes de l'ancien testament..Non loin se trouvent les vestiges d'un énorme palais encore plus ancien (-1000). Les fouilles ne sont pas terminées. De gros monolithes délimitent le porche et l'entrée et sont précédés par une volée de marches.
Retour à Adoua où nous prenons la direction de Hawzien par la nouvelle route plus rapide et plus spectaculaire. L'objectif un peu ambitieux est d'arriver à Abi Adi vers midi pour découvrir le grand marché du samedi. Le samedi est un jour de grand marché et tout au long de la route nous voyons des gens qui marchent parfois sur plusieurs dizaines de km pour se rendre au grand marché le plus proche. D'autres attendent sur le bord de la route le passage de bus souvent déjà bondés lorsqu'ils arrivent à leur hauteur. Nous arrivons à Aba Adi vers 13h30. Le marché bat son plein et comme les circuits touristiques ne passent que rarement par la ville nous sommes un peu la curiosité. Pas de problème pour faire des photos et bien au contraire. Les gens sont contents qu'on s'intéressent à eux et qu'on les photographie. J'en profite pour faire une grande série de portraits de femmes. Les femmes tigrés ont des coiffures très élaborées, tressées dur le dessus de la tête et en touffe vers l'arrière. Quelques bijoux ou perles viennent agrémenter l'ensemble. Elles ont souvent en plus de leur traditionnel foulard blanc des robes aux couleurs chatoyantes.
Le marché est divisé en sections. Cette ville étant réputée pour son hydromel il y a un coin pour les vendeurs de miel. Pas de pots comme chez nous mais des bidons autour desquels tournent les abeilles.
Nous reprenons la toute en direction de Hawziem. Notre chauffeur veut que nous arrivions à hauteur des pics du Gueralta au coucher de soleil. Les pics et les plateaux de couleur rouge se détachent de plus en plus sur l'étendue semi désertique qui les entoure. Ils évoquent pour nous à la fois le grand canyon et Brice canyon pour les couleurs et les cheminées.

vendredi 24 janvier 2020

Axum 20 01 2020



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Aksoum
Il y beaucoup de touristes et beaucoup arrivent par avion et font ce qu’on appelle «  la route historique ».
Notre première étape nous conduit au centre, au niveau du champ des stèles nord. Il s’agit en fait du cimetière des rois et des nobles. Les stèles permettent de repérer les tombes enfouies. Les tombes déjà découvertes ont été pillées et révèlent peu de chose des habitudes des occupants si ce n’est qu’ils devaient sans doute penser avoir besoin de tout ce qui est nécessaire pour vivre dans une vie future. On remarque en particulier la « tombe de la fausse porte” nommée ainsi à cause de la dalle en forme de porte( motif que l’on retrouve en bas des stèles) qui fermait l’entrée de la tombe. Elle est datée du IVe AC. Les blocs de pierres du tombeau sont particulièrement bien taillés et ajustés. A l’intérieur se trouve un monolithe qui résonne avec un son métallique lorsque tape avec un caillou. D’après notre guide la composition de cette pierre est à l’étude. Ici pas de stèle, la tombe était recouverte d’un petit bâtiment. Les stèles en granite son très grandes et pèsent entre 300 et 500 tonnes. Leurs gravures très stylisées sont comparables et assez modernes. Le champ de stèles n’a pas encore livré tous ses secrets et sans doute beaucoup de tombes restent à explorer. Le petit musée permet de découvrir sous forme de peintures assez naïves l’histoire d’Aksoum. Mais en fait on sait peu de choses sur ces différentes périodes. Peut-être l’exploration de nouvelles tombes permettra-y- elle de mieux comprendre. Près du champ de stèle se trouve l’ensemble des églises de Sainte-Marie de Sion. Celle construite par l’empereur Fasilades, interdite aux femmes et où l’on peut voir un piédestal en pierre noire sur lequel on été intronisé de nombreux empereurs aksoumites. Celle construite par l’empereur Hailé Sélassié, circulaire est contemporaine et mixte. Entre les deux la chapelle qui passe pour abriter l’arche d’alliance originelle. Personne ne peut la voir. Seul un gardien complètement coupé du monde est présent. C’est lui qui désigne son successeur. « La légende » veut que ce soit le fils de la reine de Saba et de Salomon qui est rapporté l’arche d’alliance d’Israel  lorsqu’il est revenu en Éthiopie pour devenir empereur après avoir été élevé par son père.  Le Musée de l’église, vieillot, mal éclairé recèle de grandes richesses. Il contient les couronnes de plusieurs empereurs, leurs luxueux vêtements, de vieux ouvrages en parchemin, des croix; tout cela avec beaucoup d'ou et de pierres précieuses
.Le palais que l’on présente comme étant celui de la reine de Saba ne serait pas forcément le sien. Il serait peut être enfoui sous celui que l’on visite et dans lequel on reconnaît une cuisine avec son four, une salle de bain avec son bac à douche et une salle dallée qui pourrait être la salle du trône. Un relief représentant le portrait d’une belle femme pouvant être la reine de Saba a été trouvé sur le site et se trouve au musée de l’église. En face du palais encore un grand champ de stèles au sous-sol inexploré. 
Un grand bassin, bien qu’il ne soit pas daté, est aussi attribué à la reine de Saba. Plus q’une piscine c’était sans doute déjà une réserve d’eau.Non loin du bassin une petite construction abrite une pierre du roi Ezana datée du IV e siècle écrite en trois langues le gueze, le grec et le sabéen. Plus haut sur une colline se trouvent deux tombes datant de la période chrétienne( croix sur les pierres et sarcophages) Les tombes sont souterraines et on y accède par un escalier conduisant à plusieurs pièces. Plus loin encore sur un piton rocheux l’église et le monastère Abba Pantalewon d’où l’on a une vue magnifique sur la plaine d’aksoum et au loin jusqu’à la frontière de l’Érythrée.
Parcourir les ruelles du marché c’est découvrir la vie des habitants. Comme dans beaucoup de souks les boutiques et stands dont rassemblés par catégories. Notre journée se termine par un repas dans un restaurant typique avec musique et danses traditionnelles. Une agréable journée !

jeudi 23 janvier 2020

de Dedark à Axum 23 01 2020


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Jeudi 23 janvier De Debark â Aksoum
Tout de suite après Debark c’est par une piste étroite et très sinueuse que se fait la descente dans la vallée. La vue sur les pics granitiques est magnifique même si la brune les enveloppe.La poussière est épouvantable. On se demande comment font les habitants des villages le long de la route. En plus comme c’est la seule route elle est fréquentée aussi bien par les voitures que les bus et les camions.
Cela dure 45 km qui pourraient paraître encore plus long si les points de vue n’étaient pas aussi beaux. À midi pic nique. Tafari nous installe sur un promontoire avec une vue superbe. Et puis c’est le grand jeu avec table, tabouret et même assiettes et couverts. Pas plus tôt installés des gamins arrivent de toute part. Taf les tient â distance jusqu’à ce que nous ayons mangé et que nous puissions leur distribuer ce que nous avons en trop. Compte tenu de leur niveau de vie ce petit plus est le bienvenu. Pour nous remercier ils organisent sous l’impulsion de Taf une danse des épaules spécialité Amhara.
Le long de la route on trouve en grande abondance une plante très toxique avec de grosses feuilles et de gros fruits verts surnommée " devil apple ou testicules de chameau".
Chaque fois que nous nous arrêtons des gamins se précipitent pour nous réclamer  des stylos, de l'argent..Nous avons fait provision de stylos, de cahiers, de bonbons et de ballons. Mais les enfants sont si nombreux à nous solliciter que c'est dur de répondre à leur demande.
La route descend, puis remonte, puis redescend et ainsi de suite. Heureusement qu'à présent elle est asphaltée. Nous traversons une rivière dont l'eau est salée. Filon de sel gemme à proximité??? Mais la rivière ne contient pas que du sel. On y découvre aussi deux tanks qui ont dû tomber du pont et qui sont les vestiges de la guerre civile (entre les tigréens et l'armée d'état) qui a mis fin à la dictature militaire.
Nous passons dans la région du Tigré où les habitations sont construites en murs de pierres sèches. Le chauffeur nous explique que les tigréens  sont ingénieux dans leur manière de cultiver la terre et de s'entraider. Beaucoup d'habitants ne parlent que le tigronia. Les nouvelles générations parlent aussi l'amharinia qui est la langue officielle.
Nous ne sommes pas très loin de la frontière ouest avec l'Erythrée et le Soudan. Jusqu'à la signature de la paix entre Erythréens et Éthiopiens des camps abritaient des réfugiés Erythréens qui vivaient au Soudan mais avaient fuis la guerre civile au Soudan. Aujourd'hui les Erythréens sont rentrés chez eux et les habitations sont occupées par des locaux.
Nous passons au dessus de la Takané river. Cette rivière a deux particularités. Elle est bordée de baobabs..et c'est le seul endroit où on les trouve dans le nord du pays et elle abrite des crocodiles...mais nous n'en n'avons pas vu.
Nous arrivons à Aksoum en fin de journée. Les vieilles pierres ce sera pour demain.

mercredi 22 janvier 2020

PN Simien Debarkc 22 01 2020



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Mercredi 22 janvier : le parc Simien
Hier Tafari nous a conduit au bureau du parc pour réserver un guide local et un scout (garde armé) pour faire un trek d'une journée dans le parc. Rendez vous est pris devant notre hôtel pour 7h. La route du parc est asphaltée sur environ 4km. Ensuite c'est une piste plutôt bien entretenue. Nous grimpons à plus de 3200mètres d'altitude. Sur notre gauche les pics granitiques se distinguent à peine dans la brume du matin. C'est un paysage lunaire. C'est grandiose. Nous dépassons le Simien Lodge avant de stopper au bord de la route au début d'un sentier. C'est le départ de notre balade qui nous fait longer un escarpement rocheux impressionnant. La végétation est très proche de celle que nous connaissons dans notre région : du thym, de la marjolaine, de la lavande, de gros buissons d'églantiers en fleur, des cyprès.. Mais aussi l'echinops avec ses gros pompons, la plante savon avec ses feuilles aux piquants jaunes acérés et bien d'autres.  Nous apercevons très rapidement une sorte d'antilope. Et puis nous arrivons en face d'un groupe de babouins gelada. Cette espèce est spécifique des hauts plateaux d'Ethiopie et d’Érythrée. Les mâles sont polygames ( environ sept femmes). Leur poitrail  est rose foncé. Ils se nourrissent de racines et de fruits divers. On peut les approcher assez facilement et les voir évoluer. Nous rencontrons quatre grands groupes de babouins. Sur notre chemin nous rencontrons quelques enfants qui essaient de nous vendre des vanneries. Les habitants du plateau sont pauvres et une des activités consiste à transporter sur des mules le matériel de camping des randonneurs. Les mules ne sont pas à la fête et beaucoup sont en triste état. Les oiseaux sont nombreux. Il y a une sorte de corbeau local avec un gros bec noir assez familier, des perdrix et plein d'autres oiseaux dont je n'ai pas retenu les noms. Notre balade nous conduit à un point de vue sur une cascade. Sur un rocher non loin de la cascade on peut apercevoir avec des jumelles un groupe de bouquetins walia avec leur pelage roux et leur ventre blanc. Mais il faut un œil exercé pour les repérer.
Au fil de la journée en fonction de la lumière les sommets et les gorges changent de couleur et de relief. On compare souvent cette région au grand canyon américain. Certains rochers évoquent aussi monument valley. Petit à petit on découvrent minuscules au pied des falaises hautes de quelques 1500 mètres les petits villages des fonds de vallées.
C'est une belle balade, pas difficile si l'on ne craint pas le vertige. La piste permet aux non marcheurs de profiter des paysages et des babouins.

de Gondar à Debark 21 01 20



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Mardi 21 janvier : de Gondar à Debark troisième jour de Timkat
Ce troisième jour c'est la fête en l'honneur de Saint Michel. Le tabot de chaque église St Michel est transporté en pèlerinage vers un lieu de fête, en général un grand espace situé non loin de l'église. Des feuilles de papyrus recouvrent le sol où passe le cortège. Le tabot sous la conduite des diacres et des prêtres est placé sous une tente blanche à l'abri des regards. Les fidèles se réunissent autour pour prier. Nous nous arrêtons près d'un village où la fête a lieu dans un champ. C'est comme une grosse tache blanche au milieu du champ car tous sont vêtus de blanc; robes et écharpes pour les femmes et châle pour les hommes.  Les fidèles sont réunis autour de la tente; les femmes et les enfants d'un coté, les hommes d'un autre. Le prêtre assis devant la tente à coté d'un poster de St Michel reçoit les offrandes. Dans un coin un groupe prépare et distribue de la nourriture. Nous sommes bien accueillis. Ce n'est qu'en début d'après midi que l'arche sera ramenée dans l'église où elle restera jusqu'à l'année suivante. La région que nous traversons entre Gondar et Debark est très vallonnée et parsemée de pics granitiques. Autrefois c'était une région occupée par des juifs éthiopiens, les falachas. La plupart sont partis en Israël au moment de la grande famine lors d'une opération appelée Moïse au cours de laquelle les falachas éthiopiens réfugiés au Soudan ont été récupérés par Israël. Il en reste quelques uns qui se sont convertis et assimilés aux amharas. Nous traversons un village où il reste des falachas. Un potier par exemple dont le four est décoré d'une étoile de David.
Dans un autre village un grand marché aux bestiaux réuni des paysans venus de plusieurs dizaines de km pour vendre et acheter des animaux. Les taureaux sont plutôt nerveux et il vaut mieux éviter de se trouver tout près.
Nous arrivons à Debark vers midi. Très vite après le repas nous partons en direction de l'église St Michel où se déroule le timkat. Il y a un monde fou et l'on entend les chants et les tambours. Des enfants s'approchent de nous. Parmi eux il y a Samuel qui nous parle en anglais. C'est un petit bonhomme de 10 ans qui parle parfaitement anglais. Nous lui proposons d'être notre guide du moment. Il prends son rôle à cœur et nous conduit au milieu de la fête devant la tente où se trouvent le tabot et les religieux. Pas de problème pour nous il n'y a aucun touriste et tout le monde nous accueille avec sympathie en nous réservant des places de choix. Les gens nous sourient, utilisent leurs connaissances en anglais pour nous demander comment nous allons. Sous un soleil de plomb des groupes chantent et tapent dans leur mains en cadence au rythme des tambours. Finalement le cortège des diacres et des prêtres, protégés par des ombrelles flamboyantes s'ébranle en suivant un char représentant une croix. Tout autour des groupes de jeunes garçons courent, chantent, s'interpellent, agitent des bâtons...La foule des fidèles est massée le long du cortège. Une vraie marée blanche qui se meut jusqu'à l'église où l'arche d'alliance retrouvera sa place jusqu'à l'année suivante.
Samuel nous accompagne partout. Il nous fait découvrir son école. Sa classe est fermée car c'est la fin de la journée et jour de fête. Ils sont 64 dans sa classe repartis en onze groupes. Il aime l'école et veut devenir médecin. Il vit avec sa maman et ses trois frères et sœurs. Son papa est décédé. Il nous explique combien c'est dur pour lui et nous demande si on peut l'aider. Il veut nous présenter sa maman et nous emmène chez lui. Nous nous retrouvons dans une rue défoncée. Il nous fait emprunté un étroit passage entre deux maisons  et nous arrivons dans une minuscule cour où débouchent trois portes en tôle ondulée correspondant chacune à une habitation. Sa maman nous accueille avec un sourire dans un visage ravagé. Une petit bébé dans les bras elle gère en même temps un petit garçon d'environ deux ans. La maison est composée d'une seule pièce sombre faisant office de chambre, cuisine, salle à manger. Une faible lumière diffuse d'une ampoule suspendue au plafond. La pièce unique ne doit pas mesurer plus de 10 mètres carrés. Tout est sombre, sale. Leurs vêtements sont déchirés...ce sont les misérables version XXI ieme siècle. La question est comment se gamin parvient-il à travailler dans de telles conditions. C'est vrai qu'il a une maturité exceptionnelle et une sacrée force de caractère. Il veut arriver et on le sent. Alors oui on va tout faire pour les aider lui et sa famille. Il faut qu'il puisse continuer à aller à l'école.

lundi 20 janvier 2020

GONDAR 20 01 2020




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Lundi 20 janvier Gondar : deuxième jour de Timkat
D'après notre chauffeur guide si la cérémonie de Timkat commence vers quatre heure du matin avec chants, prières et incantations, le moment le plus spectaculaire où des fidèles se jettent dans l'eau du bassin pour renouveler leurs vœux de baptême a lieu vers 9h. Nous nous donnons donc rendez-vous dans le halle de l'hôtel. Mais la nuit est agitée car nous avons sans doute mangé quelque chose qui nous a fait mal. A sept heures je me sens à peu près bien même si je n'ai pas fermé l’œil de la nuit mais JC est Ko. Je pars donc seule avec Tafari qui me conduit jusqu’à l'entrée que nous avions pris la veille et qui conduit au petit pont. Il m'attendra dans la voiture où il peut se garer le long de la route. Me voilà donc écrasée au milieu de la foule blanche des fidèles. Progressivement je me fraye un passage jusqu'à l'emplacement où nous étions la veille, non loin du petit pont. Là un espace d'un mètre entre une barrière en bois et le mur en pierre qui entoure le bassin est occupé par quelques touristes. Un membre du service d'ordre m'indique de m'y rendre. J'y trouve des français et des israéliens. Ils dont la depuis quatre heure du matin. La foule est très dense, la tribune à notre droite bondée. En face devant une autre tribune, sur le bord du bassin se trouvent des diacres qui oscillent au rythme des prières. C'est bientôt le moment où le patriarche va bénir l'eau et où les fidèles qui souhaitent renouveler leurs vœux  se jettent dans l'eau. Tout à coup il y a du mouvement sur la tribune de droite. Je pense que ce sont les gens qui descendent vers le bassin. Mais pas du tout. En quelques centièmes de seconde la tribune vacille, ondule et s'écroule. C'est une catastrophe. Combien de personne sont elles écrasées sous les morceaux de bois? Rapidement des hommes s'organisent pour soulever les morceaux de bois et les évacuer. D'énormes clous dépassent de certains morceaux de bois. Les gens sont comme pétrifiés. Quelques pleurs et quelques cris mais pas de panique. Le service de sécurité dégage un accès vers la sortie. Mes compagnons d'infortune israéliens attendent leur guide. Je leur demande si je peux me joindre à eux lorsqu'ils partiront. Nous sortons sans encombre. Ils m'embarquent dans leur voiture et me déposent au bord de la route là ou Tafari m'attend.
Ouf! Je me sens soulagée mais choquée et triste.
Je retrouve JC à l'hôtel. Nous partons visiter le château qui se trouve sur une colline non loin de l'hôtel. Un guide nous y attend. Un mur d'enceinte abrite une cité impériale contenant les châteaux des rois qui ce sont succèdés pendant la période où Gondar a été capitale. C'est L'empereur Fasilades (1632/1667) qui a fait construire le premier palais, un château à quatre tours circulaires. Seul le premier étage où se trouvent les pièces. de réception est visitable. Mais ii ne reste aucune décoration. Yohannes I, son fils prêtre-roi qui était plus porté sur les arts que sur l'administration et la guerre a fait terminer le château de son père et construire une bibliothèque dont il ne reste que les murs. Il a assuré une période de paix dans le pays tout au long de son règne. Iyasou 1 dit "le grand" contemporain de Louis XIV qui lui envoya  son médecin privé le docteur Poncet. était instruit et cultivé. Il a construit un grand palais à coté de celui de Fasilades. D'après les archives ce palais était richement décoré de bois rares, d'or et de  pierres précieuses. Fou de chagrin à la mort de sa concubine Kedesté il abdiqua au profit d'un de ses fils et se retira dans un monastère au milieu du lac Tana. Un autre grand palais fut construit par Bakkafa. Il se présente sous la forme d'un U autour d'une cour. D'un coté les écuries où les invités abritent leurs chevaux et en face â quelques mètres la salle de réception immense qui pouvait accueillir plusieurs centaines de personnes. Le plafond de la salle de réception a été refait par les italiens qui s'en servait de garage à l'époque de leur occupation.
On trouve aussi des bains, et une cage aux lions. Les lions étaient les animaux symboliques de la dynastie des salomonides.
Il ne fallait pas manquer de visiter le fleuron architectural de Gondar, l'église Debre Berhan Sélassié.  La tour d'entrée représentant le christ évoque la forme du lion de Juda. Les 12 autres tours de l'enceinte qui protège l'église représentent les douze apôtres. L’église d'origine était circulaire. Elle a été remplacée par une église rectangulaire qui date de la fin du XVIII ieme siècle. C'est un bel édifice en pierre entouré d'une galerie et couvert d'un toit en chaume. L'église est divisée en trois salles. Seule la première partie est accessible. Pour entrer il faut se déchausser et les hommes et les femmes utilisent des portes différentes. Les peintures sont remarquables: la sainte trinité éclatante de couleur, des épisodes de la vie de jésus, mais aussi Mahomet enchaîné sur un chameau conduit par le diable. Un très beau tableau représente une vierge à l'enfant qui semble nous suivre du regard lorsque l'on change de place.
Malgré le drame survenu le  matin les habitants continuent à faire la fête et il y a toujours beaucoup de monde dans les rues.