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mercredi 12 février 2020

Jinka 12 02 2020



++++PHOTOS

Mercredi 12 février : village Mursi
Départ de Jinka à 7h. Notre chauffeur aime être le premier sur les lieux de visite ..et nous aussi, ça tombe bien. Comme d'habitude il faut prendre un guide au bureau des guides à Jinka. Ensuite c'est la piste qui traverse le parc de Mago. Cette piste n'est pas en très bon état. Il faut dire qu'elle est fréquentée par les gros camions qui vont jusqu'à la fabrique de sucre qui se trouve dans la vallée de l'Omo, derrière les collines occupées par les Mursi.  Cette fabrique, qui emploie des éthiopiens, est gérée, comme beaucoup d'autres usines, par des chinois. Le parc national de Mago, du nom de la rivière qui le traverse, est formé de collines à la végétation luxuriante. La fréquentation intensive de la route fait qu'on y observe de moins en moins d'animaux. En passant tôt le matin nous avons la chance de voir des pintades, des perdrix, des dick dicks, des babouins et quelques autres oiseaux. Finis les éléphants, les zèbres et autres gros mammifères. Même les populations Mursi ont été repoussées sur les collines plus sèches â l'ouest du parc.  A la sortie du parc nous prenons un scout armé avec nous. Nous entrons dans le territoire des Mursi. Sur le bord de la route, des jeunes gens tous nus ( la nudité est normale chez les hommes Mursi) mais couverts de peintures blanches ( type costume squelette d'halowen) essaient d'attirer notre attention pour que nous prenions des photos contre de l'argent. Pour ce premier groupe il s'agit seulement de confier un téléphone portable au chauffeur pour qu'il le mette à charger sur la batterie et le rende au retour. Sur le bord de la route même tentative de la part d'autres jeunes gens. Chez les Mursi les peintures dur le corps ne se font pas au quotidien mais appartiennent à des rituels de fête. Au jour d'aujourd'hui pour rencontrer des Mursi il faut se rendre dans un village en étant accompagnés. Il faut donc payer guide, scout, entrée du parc et visite du village. Il faut rajouter 200 birrs par appareil photo. Cela donne normalement le droit de prendre toutes les photos que l'on veut. Mais parfois c'est plus nuancé et il faut payer en plus pour une photo individuelle. Alors évidemment la question qui se pose toujours est de savoir si l'on doit jouer le jeu et entretenir ce système. Le principe du paiement global pour l'ensemble des photos évite les jalousies et rend l'atmosphère plus sereine même si par ci  par là quelques personnes tentent d'obtenir un avantage...savon, tee-shirt, stylo. Sur le principe des villages touristiques il y a aussi beaucoup de points de vue. Mais avec le modernisme et tous ses corollaires si l'on ne rend pas attractif le fait de rester dans un village touristique en y maintenant les traditions celles ci vont disparaître. C'est déjà en partie le cas pour le disque labial porté par les femmes Mursi ainsi que les gros anneaux d'oreilles. En matière d'avis sur les habitudes culturelles je veux me garder de tout jugement. J'observe.
Le village que nous visitons est un parmi d'autres. Les cases en paille sont petites avec une entrée fermée par une porte. Les gens vivent beaucoup dehors assis sur le sol. Lorsque nous arrivons il n'y a que des femmes, des gens âgés, des enfants et quelques jeunes gens en plus du chef du village. Les hommes sont partis tôt le matin avec les troupeaux car l'élevage est la principale activité de ce peuple. On se balade entre les habitations, on prend des photos. Ça fait un peu voyeur...oui peut-être mais c'est le jeu. Les femmes s'adonnent à leurs occupations, la cuisine, la toilette des bébés, le tri des légumes mais aussi pour beaucoup la fabrication de disques labiaux et de petites statuettes de taureaux en argile décorés qu'elles vont essayer de vendre aux touristes. Que dire des Mursi. Ils sont assez foncés, plutôt grands et beaux. Hommes et femmes portent des cheveux courts. Les corps sont couverts de scarifications. Des scarifications au couteau dont ils sont fiers car signe de beauté pour les femmes et de bravoure pour les hommes. De moins en moins de femmes portent des disques labiaux. Autrefois vers l'âge de quinze ans, mais cela reste approximatif car chez les Mursi comme dans la plupart des tribus on ne repère pas les âges, une fente était pratiquée sous la lèvre inférieure tandis que l'on arrachait les quatre dents de devant de la mâchoire inférieure. Ensuite on insérait des disques d'argile de plus en plus gros. Pour les disques dans les oreilles c'est vers l'âge de cinq ans qu'était effectué le premier trou. Si les scarifications semblent encore d'actualité, les disques labiaux ne sont plus portés par les nouvelles génération. Une jeune fille demande à ce que je la photographie et me montre avec fierté ses "tatouages" sur la poitrine. Il y a une recherche esthétique et une bonne technicité dans les motifs des scarifications.
Comme chaque fois que nous effectuons ce type de visite nous sommes perturbés. Nous ne sommes jamais très à l'aise même si les choses semblent claires. En même temps nous sommes fascinés.
Retour à la civilisation à Jinka. Beaucoup de motos, beaucoup de bruit. Des guides incompétents. Celui du matin a dormi tout le trajet en voiture soit 1h30 et n'est pas venu au rdv de l'après-midi. Celui qui l'a remplacé pour nous faire découvrir un village Ari  n'a pas arrêté de mâcher du kat et de fumer. Incapable d'assumer son rôle il a dû à deux reprises s'adjoindre les services de gamins pour nous accompagner.
Bon, enfin, bref. Nous avons fini après quelques péripéties à visiter un village de la tribu Ari dont la capitale est Jinka. C'est la tribu la plus importante en nombre. Les habitations traditionnelles, rondes ou carrées sont recouvertes de pisé et peintes avec de l'argile dans des tons de ocre, souvent en deux tons et parfois en plus avec des dessins géométriques. Il y a la maison principale, le grenier à grain, la petite case perchoir pour les poulets. Dans le village que nous visitons, caché sous les palmiers, les manguiers, les caféiers et autres arbres, la cour des maisons est très propre et décorée de petites plates bandes. Les habitants sont sympathiques et accueillants.
Encore une journée riche en découvertes.

mardi 11 février 2020

de Turmi à Jinka 11 02 2020




++++PHOTOS

Mardi 11 février De Trumi à Jinka
Il n'y a pas une grande distance. Nous partons donc vers 8h pour pouvoir nous arrêter au marché du village d'Albuda qui est sur la route. C'est le territoire de l'ethnie Banna. Leur maison, une hutte ronde se trouve dans un enclos. Une petite hutte perchoir accueille les poules. Les Banna ne sont pas très nombreux. Ils sont très proches des Hamar en tout cas par certains aspects. Les femmes Banna portent elles aussi des jupes en peau de chèvre mais utilisent des perles bleues dans les motifs qu'elles cousent alors que les Hamar n'emploient que des perles jaunes et rouges.  Les femmes Banna  utilisent des calebasses comme chapeau. La grosse différence, à mon sens,  réside dans la morphologie. Les femmes et les hommes Hamar sont particulièrement minces et ont des traits extrêmement fins. Il n'en va pas de même pour les Banna qui sont "solides" et le visage des femmes  et beaucoup plus ingrat et large. De façon générale les Banna sont plus foncés. Il faut attendre le milieu, voir même la fin  de la matinée pour que le marché se remplisse. Les gens viennent de loin, à pied ou en bus. Comme partout le marché des animaux est à part. Les chèvres se vendent soit à la pièce ( chèvre adulte à consommer rapidement) soit au kg pour les plus jeunes. On assiste à la pesée et au marquage des chèvres vendues au kg. Pour chaque animal proposé à la vente une taxe est à régler à l'état.
Dans le marché ordinaire on retrouve toujours les mêmes secteurs: œufs, poulets, céréales, pommes de terre, oignons, beurre... Les éthiopiens utilisent aussi un mélange de feuilles de café, coques et grains pour faire une décoction dans de l'eau chaude. Cela ressemble un peu à du thé. Autre boisson prisée l'hydromel. C'est une boisson très ancienne déjà utilisée dans l'antiquité obtenue par fermentation d'un mélange de miel et d'eau qui peut atteindre d'assez forts degrés d'alcool en fonction de la quantité de miel et de la durée de la fermentation. On y trouve aussi des stands assez fréquentés où l'on peut acheter des sandales en pneu. C'est sans doute assez solide.
Nous continuons notre route vers Jinka. Des gamins Banna,  peints en blanc se dressent sur des échasses au milieu de la route.  Une façon de faire arrêter les touristes pour une photo et de gagner un peu d'argent. Pourquoi des échasses. En fait, nous explique Taf, autrefois quand les herbes étaient très hautes les bergers se déplaçaient avec des échasses pour éviter les serpents.
Le paysage change. La savane fait place à des collines, des champs cultivés. A l'approche de la ville nous arrivons dans le territoire de l'ethnie Ari, la plus importante en nombre et qui est très occidentalisée au niveau vestimentaire. Taf nous explique que la terre appartient à l'état. Il faut payer une taxe pour la cultiver...une sorte de location. C'est la même chose pour une maison. On peut être propriétaire de la construction, mais le sol sur lequel est implanté la maison appartient à l'état. Si ce dernier décide de faire libérer un espace construit pour construire une route il chasse les propriétaires des maisons qui au mieux obtiennent un dédommagement. Ces mesures datent de la gouvernance marxiste qui a suivi le règne de Haïlé Sélassié.
Le musée de Jinka est intéressant. Il présente une collection d'objets caractéristiques de chaque tribu. Le marché est sans grand intérêt, sauf par le fait qu'il est bien achalandé en légumes.
JC a repéré un salon de coiffure assez bien entretenu. Il en profite pour se faire tailler la barbe et couper les cheveux. Même si son jeune coiffeur a un tablier loréal Paris les prix restent locaux soit dix fois moins chers que chez nous. 
Les éthiopiens jouent beaucoup:  billard, babyfoot, jeux de dame, de cartes, et ce jour nous découvrons un nouveau jeu, c'est un peu comme un flipper manuel.
Encore une belle journée de découvertes.

lundi 10 février 2020

Turmi J2 10 02 2020



++++PHTOS
Lundi 10 février de Turmi à ??? Chez les Karo
C'est une piste de 65 km qui permet d'arriver au bord de la rivière Omo. Dans un premier temps la piste longe une route en construction. Ensuite sur presque la moitié du trajet on est sur un chemin en pleine nature. Un vrai régal pour les yeux et les oreilles. Des chants d'oiseaux, des myriades de papillons blancs qui couvrent certains arbres et qui tout â coup paraissent couverts de fleurs blanches. Sur les arbres des calao au bec rouge, souvent en couple, des starling  au plumage bleu métallique, un barbican à tête rouge avec son plastron jaune et des ailes noires et blanches chassant dans une termitière  mais aussi un "troupeau " de pintades vulturines qui traverse la route. Elle sont magnifiques avec leur plastron bleu et leur collerette rouge.Un peu plus loin ce sont des dickdick les plus petites antilopes d'Afrique elles aussi par deux qui traversent la route et nous regardent passer. Quelle chance pour nous! Le paysage est magnifique. Tout est bien vert et les grandes termitières de couleur ocre se dressent vers le ciel. Arrivés au village Karo nous avons un point de vue dominant magnifique sur un méandre de l'Omo.  Dans la plaine autour du fleuve s'étendent les cultures de coton et de céréales gérées sous la forme d'une ferme d'état où travaillent les locaux.
Les karos
Les habitations ressemblent beaucoup à celle des hamars. Une grande hutte d'habitation avec un coin cuisine, un coin chambre, et le coin réserve dans la sous pente du toit. Pas de séparation entre les différents espaces et on y vit assis. A coté de la hutte principale une petite hutte sur pilotis qui sert de grenier pour les céréales. Au niveau propreté rien à voir avec ce que nous avons vu la veille chez les hamar. Un peu de laisser aller. Dans le village il n'y a pas grand monde car les hommes et les femmes travaillent au champ. Il reste quelques hommes( souvent les guides locaux) et le responsable des finances qui encaisse le montant des droits de visite et photos. Cependant quelques hommes s'occupent de traiter des courges pour en faire des calebasses. Certains comme le veut leur coutume ont le corps et parfois le visage peint en blanc. Pour les femmes c'est seulement le visage qui est peint. Un clou planté sous la lèvre inférieure peut aussi devenir un élément de décoration. Les femmes portent des cheveux courts avec une partie plus longue sur le dessus de la tête. Certaines ont des jupes en peau de chèvre décorées de perles et modernité ou récupération obligent de capsules de boissons sucrées. Leur cou est garni d'un grand nombre de colliers de perles. Au bras des bracelets métalliques. Coincé derrière l'oreille beaucoup de femmes et de jeunes filles ont une petite boule de tabac à mâcher. Les karo sont proches des hamar et pratiquent aussi le saut de taureaux comme épreuve initiatique. Mais celui-ci est organisé pour plusieurs jeunes d'un village en âge de se marier. Un garçon ayant réussi son épreuve peut avoir un morceau de lobe d'oreille coupé. C'est le cas pour l'un des hommes devenu guide local.
Turmi et son marché local du lundi
Jour de grand marché pour les hamar. C'est à partir de onze heures que le marché bas son plein car il faut du temps aux gens pour arriver à pied depuis le leurs villages éloignés de plusieurs km. Nous y arrivons en début d'après midi. Il y a beaucoup de monde et beaucoup d'ambiance chez les vendeurs de bière locale. Le jour de marché est un peu un jour de fête où l'on vient se ravitailler, vendre et rencontrer famille et amis.  Les hamars sont toujours aussi photogéniques. Mais pour avoir le droit de prendre une photo il faut payer ou faire comme nous se caler dans un coin et faire des photos générales. Les vendeuses de tabac ont du succès. Hommes et femmes s'y pressent, reniflent, examinent. Il en va de même pour les vendeurs de kat.
Encore une journée magnifique riche en couleurs et découvertes. Plein les mirettes!

dimanche 9 février 2020

Turmi 09 02 2020

                                                        Le saut sur taureaux.....risqué!
++++FILM
++++PHOTOS

Dimanche 9 février
Tribu Dasabech à Omorate
7h 30 en direction de Omorate. Etendue d’épineux à perte de vue. Mais c’est vert. Il a plu la semaine dernière et il y a des trous plein d’eau: Dans les 20 premiers km population Hamar. De temps en temps surgit de la marée verte une cheminée de terre rouge...il s’agit d’une termitière.
En approchant du fleuve la végétation en épineux est moins dense et plus herbacée. On y trouve même des champs de coton.
C’est le long de l’Omo que se trouve le peuple dasanech. Arrivés au village de Omorate ( l’Omo qui nourrit)nous passons par le bureau de l’immigration où nous présentons passeports et visa. Nous ne sommes pas loin de la frontière avec le Kenya. Ensuite nous allons à l’embarcadère pour retrouver un guide local qui va nous faire traverser le fleuve en barque et nous conduire dans un village où vivent des dassanetch. La visite payante des villages c'est pas trop notre truc, mais ici il n'y a pas d'autre choix. Tout est réglemente. On paie le guide , l'entrée dans le village et une certaine somme par appareil photo. Pas question de faire des photos en dehors de la zone ou sur le bord de la route. Le village nous parait assez triste et pauvre. Des femmes sont en train de reconstruire une hutte...encore un dur boulot. De nombreux touristes visitent ce village et le guide nous dit que le tourisme est pour eux une grosse source de revenu. C'est le chef qui récupère l'argent. Comment se fait la redistribution? Mystère! Pasteurs à l'origine ils se sont sédentarisés dans la région où ils cultivent le maïs, le sorgho et le tabac. Dans les champs des gamins sont perchés sur des échelles et chassent avec des pierres les oiseaux qui s'approchent des cultures.
Saut de taureaux chez les Hamar
En arrivant au village Hamar la première bonne surprise c'est que le village est beau. Les huttes de bois et couvertes de branchages sont impeccables au milieu de l'enclos qui définit l'espace de chaque famille. Tous les gens que nous rencontrons ont l'air en bonne santé et plein de vie.
Chez les Hamar un garçon est bon à marier lorsqu'il a franchi avec succès le rituel de passage du Bull jumping. C'est ce à quoi nous assistons dans un village, Bita, à quelques km de Trumi. C'est en début d'après midi que démarre la cérémonie qui réunit toute la famille du garçon. Les femmes, les jeunes filles, les enfants et quelques hommes sont réunis sous un abri devant la place du village. La consommation de bière locale a déjà bien commencé. De temps en temps les filles se mettent à danser et à sauter. Elles ont des grelots fixés sur les jambes juste en dessous des genoux, certaines soufflent aussi dans des trompettes. De temps en temps elles chantent. Elles font beaucoup de bruit en attendant l'arrivée du garçon qui va subir le rite de passage. Il est loin du village et il arrive à pied avec quelques amis. Tout å coup c'est l'effervescence, les garçons arrivent et toutes les filles et femmes vont à leur rencontre. En faisant beaucoup de bruit et en brandissant de fins bâtons elles les accompagnent sous un grand acacia. Le "sauteur" reste à l'écart tandis que ses amis assis palabrent avec des vieux du village. Les femmes s'approchent, viennent les provoquer. Il y en a une qui est un peu la meneuse. L'objectif pour les femmes est de recevoir des coups de badine. Au plus elles reçoivent de coups, au plus elles sont marquées et au plus elles font preuve d'amour pour leur mari et leur famille. Certaines ont beaucoup de marques anciennes. Elles s'approchent des garçons, essaient de les faire mettre debout, leur donne un bâton souple et attendent le coup. Elles vont même jusqu'à ce disputer pour recevoir les coups. Certaines filles nous paraissent très jeunes. Les séances de coups se font en plusieurs fois. Tandis que les filles retournent sur la place pour boire et se rafraîchir les copains du "sauteur" vont se maquiller avec de l'argile blanche et de l'argile rouge réduites en poudre et mélangées avec de l'eau. A peine le maquillage terminé  les filles reviennent à la charge pour une nouvelle bastonnade. Certaines sont plus acharnées que d'autres et leurs dos couverts de marques sanglantes en sont la preuve. Ainsi alternent danses, bastonnades et repos. Vers dix huit heures. Les hommes arrivent. Ils rentrent des champs ou des pâturages. Ils commencent par se désaltérer avant de conduire les taureaux sur le lieu du bull jumping. Pas facile de positionner les animaux les uns à coté des autres. Des garçons tournent autour des taureaux, les femmes dansent crient soufflent dans leurs trompettes. Elles cherchent encore à être fouettées. Il y a beaucoup d'excitation. Après de gros efforts les hommes parviennent à maîtriser les animaux. Le jeune "sauteur"  tout nu s'élance pour monter sur le dos du premier taureau. Il doit sauter  sur les suivants. Il tombe, recommence...il doit réussir car il en va de sa réputation et de celle de sa famille. Ca y est! Le voilà admis dans la cour des grands...bon à marier. Ses parents vont se mettre en quête d'une femme qu'il pourra épouser lorsqu'ils auront payé  la dot réclamée par la famille de la fille. Pour les parents la naissance d'une fille est l'assurance de s'enrichir lorsqu'elle se marie. Chez les Hamar l'homme peut avoir plusieurs épouses. La première femme qui a un statu à part porte un gros collier avec des perles métalliques très particulier. Les Hamar sont grands, minces et beau et le restent en vieillissant.
Quelle journée ! Une sacrée expérience que ce saut de taureaux.

samedi 8 février 2020

de Konso à Turmi 08 02 2020




++++PHOTOS

Samedi 8fevrier de Konso ã Turmi.
Nous prenons la route vers 7h30. Les distances à parcourir ne sont pas colossales mais les routes deviennent facilement des pistes par manque d'entretien.
Nous quittons progressivement le pays Konso et ses cultures en terrasses. Avant d'arrivers dans la vallée de l'Omo nous passons dans un coin envahit par les sauterelles jaunes. Elles viennent du Kenya et sont une véritable catastrophe. Par endroit la sol est jaune de sauterelles.
En entrant dans la vallée de l'Omo, on entre dans le territoire des ethnies.
Notre objectif du jour est le marché hebdomadaire de Dimeka en territoire Hamar. Le marché courant est surtout le territoire des femmes, c'est au marché des animaux que l'on peut trouver les hommes et dans les endroits où l'on vend de la bière locale. Il faut être accompagné d'un guide local et payer un droit qui permet de faire des photos de groupe. Mais il ne faut pas trop insister et pour les photos individuelles il faut payer environ 5 birr. Le problème c'est de trouver la monnaie. Les Hamar font très attention à leur aspect physique. Les femmes recouvrent leurs cheveux d'un mélange de beurre et d'argile rouge pour les protéger. Elles portent des colliers assez volumineux , des bracelets en métal et une jupe en peau décorée de perles. Autre élément de leur équipement, la calebasse qui sert pour le transport de certaines denrées. Les hommes ne sont pas en reste avec leurs nombreux colliers en verroterie, leurs bracelets et boucles, mais aussi leurs bandeau enserrant la tête et pouvant être complété par des plumes. En bas les hommes portent un pagne court. En général l'homme hamar transporte un petit tabouret pouvant aussi servir d'appui tête. C'est assez fascinant de les voir évoluer dans leurs tenues exceptionnelles. Les hamar sont de nomades ou semi nomades et le bétail revêt pour eux une importance capitale. Il s'agit de leur capital. Certains propriétaires superstitieux dessinent des motifs au rasoir sur le pelage des leurs animaux. C'est sensé les protéger du mauvais sort .
Plein les mirettes!

vendredi 7 février 2020

de Arba Minch à Conzo 7 2 2020



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Vendredi 7 février 2020 : de Arba Minch à Konso
Nous ne partons qu'à neuf heures ce qui nous permet de traîner un peu. De la chambre du lodge nous avons une très belle vue sur les deux lacs. Idem de la terrasse du restaurant où nous prenons le petit déjeuner. C'est la première fous depuis le début du séjour.
Il n'y a pas beaucoup de km à faire. Au début nous suivons la route qui longe le lac Chamo et que l'on pourrait appeler la "route des vaches". Un troupeau après l'autre et le chauffeur doit souvent prendre les bas-cotés. Il nous dit que c'est encore pire plus tôt le matin. Ce sont souvent des jeunes garçons qui conduisent les troupeaux. Ils portent tous une bouteille en plastique remplie d'une sorte de soupe ( tchaka) de couleur beige qui constituera le repas du midi aux pâturages. De part et d'autre de la route domine la culture des bananiers et des manguiers. A un moment la route se divise en deux et le chauffeur prend celle qui passe par les collines. C'est plus souvent une piste qu'une route mais il n'y a pas une grande circulation, quelques motos qui servent de taxi. Ce sont des "guidolē" qui vivent dans ce coin. Ils cultivent le kat qui est transporté et vendu à Arba Minch. La terre a l'air riche mais il n'est pas facile de travailler les champs en pente. C'est la saison des labours qui se font encore avec une charrue tirée par des bœufs et surtout la force humaine. Les habitations sont des huttes en paille et en plus de la hutte principale il y a souvent une hutte pour les animaux, une ou plusieurs huttes grenier et une petite hutte perchée avec une échelle pour les poules. Comme toujours ce sont les femmes qui portent les lourdes charges le long des chemins.
Au dessus de Konso, à proximité du lodge où nous sommes installés se trouve le musée. Il est très intéressant car il permet  une bonne approche de la culture de l'ethnie Konso. Financé par L’UNESCO c'est un archéologue français qui a participé à son installation.....d'où des explications en français, ce qui n'est pas désagréable pour une fois.
Comme d'habitude nous avons un guide local. Il s'agit du plus ancien guide et en plus il a été gardien du musée. Il nous accompagne au lieu dit New York, un canyon dans les roches rouges découpées par les vents et l'érosion. Une vieille légende essaye d'en expliquer la création. Quant au nom de NY il aurait deux origines.
Ce qui est intéressant c'est la visite d'un village konso. A notre demande il nous conduit dans un des plus vieux villages. Les villages konso sont entourés de murs d'enceinte. Celui que nous visitons a trois murs. Le plus récent étant celui de l'extérieur. Un nouveau mur d'enceinte est construit lorsque le village s'agrandit. Une allée bordée de stèles conduit à l'entrée principale décorée de visages sculptés. Ensuite on circule sur des chemins pavés entre de hauts murs de pierre. Chaque parcelle d'habitation est entourée de murs en pierre et en branche avec une seule entrée bien délimitée. Chaque parcelle contient plusieurs huttes au toit de paille.  Mais il y a aussi plusieurs huttes communes, ouvertes, qui servent pour les habitants du quartier. Nous nous arrêtons un moment sur la petite place qui se trouve devant la principale hutte commune. La hutte possède un double toit soutenu par des piliers dont certains sont sculptés. En haut du toit des œufs d'autruche ( précieux). Cette case a plusieurs fonctions. Elle sert de case à palabre, de case pour les réunions des chefs de clans ( 9 clans dans chaque village) et un chef par village. Elle sert ou servait de dortoir pour les jeunes de 12 à dix huit ans. Plusieurs étapes dans la vie des garçons. A dix huit ans ils entrent dans le monde des adultes et sont bons à marier. Chez les konso pas de mariage arrangé. Les jeunes se choisissent et  l'approche entre filles et garçons se fait par l'intermédiaire du meilleur ou de la meilleure amie. Un garçon est bon à marier lorsqu'il est capable de soulever et de jeter par dessus son épaule derrière lui une grosse pierre dont un exemplaire se trouve sur la place principale. Il faut être jeune et en bonne santé. Une autre grande fête a lieu tous les dix huit ans. Tous les jeunes gens qui ont autour de dix huit ans déterrent un arbre et le plante sur la place du village. Ainsi tous les dix huit ans un tronc se rajoute à ceux déjà plantés par les générations précédentes. Autour des villages les konso cultivent des parcelles en terrasses. Sur chaque terrasse plusieurs cultures..sorgho, maïs, fèves... Une autre chose importante pour eux, ce sont les rituels mortuaires. Les chefs de village et les héros qui ont accompli un acte de bravoure ont droit, pour marquer leur sépulture, à un totem en bois. Les chefs et héros ont un totem qui porte un symbole phallique sue le front. Pas de cimetière commun. Les sépultures se trouvent sur les parcelles de terrain des familles. Les chefs de village ont droit à un traitement particulier. Leur corps momifié en position assise et recouvert d'une couverture blanche est conservé dans la maison familiale pendant 9 ans, 9 mois et 9 semaines. Ce n'est qu'après tout ce temps qu'il est considéré comme mort.
Quelle part de tradition reste-il dans les villages? Difficile à savoir. Les coutumes restantes risquent de disparaître rapidement avec l'évolution des mentalités.
Une belle journée riche en découverte...plein les mirettes!

jeudi 6 février 2020

de Awassa à Arba Minch 06 02 2020



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Jeudi 6 février : de Hawasa à Arba Minch
Ce matin nous commençons par un petit tour au marché aux poissons d'Hawasa. Il y a un certain temps que les pêcheurs sont rentrés et ils s'affairent à ranger leurs filets. C'est tout un monde bien organise qui est installé autour des barques de pêche. Il y a les vendeurs de poisson ( beaucoup de tilapias), ceux qui découpent les filets et en font des morceaux pour les ceviche. Qui dit ceviche dit citron et il y a les vendeuses de citrons, celles qui proposent des petits pains et des sauces, mais aussi des vendeuses d'avocats, de bananes et même des gamins qui proposent des bâtons spéciaux que l'on frotte sur les dents pour les nettoyer. Et puis il y a la spécialité du coin, la bouillabaisse. C'est assez drôle d'entendre parler de bouillabaisse en Ethiopie lorsqu'on vit à quarante km de Marseille. Il s'agit bien de poisson cuit avec des aromates. Alors bouillabaisse ou pas? La question restera sans réponse car nous ne testons pas. Au milieu de tout cela il y a les oiseaux qui profitent des restes, les Marabouts et les pélicans Pas loin se trouve un parc au bord de l'eau où l'on peut voir des singes colobus guereza avec leur grande queue blanche. Ils sont complètement apprivoisés et se nourrissent des cacahuètes que leur donnent les visiteurs. Et puis il y a aussi les chapardeurs de singes barbet.
Nous traversons la ville, Hawasa, capitale du sud.De grandes avenues fleuries, de beaux immeubles, de nombreux magasins. La ville est riche et en témoignent aussi la grande université et le grand pôle industriel hyper clean. Notre guide nous dit que beaucoup de riches habitants d'Addis ont des villas secondaires. Les communications sont facilitées par la présence d'un aéroport.
Nous remontons jusqu'à Shashemene pour prendre cap à l'ouest la direction de Sodo. Nous traversons la plaine du grand rift.
Autour du village d'Halaba, les membres de la tribus du même nom ont l'habitude de peindre leurs maisons. Ce sont de grandes huttes rondes peintes de dessins naïfs ou géométriques. Chaque fois qu'ils refont le pisé il repeignent. Nous visitons une maison, peinte aussi à l'intérieur. Elle est compartimentée avec une place pour les animaux, une autre pour la cuisine et le reste pour le couchage. Pratiquant la religion musulmane ils ne sont pourtant pas hostiles aux photos. Les femmes sont souvent vêtues de couleurs vivent. Nous dépassons des dizaines de charrettes chargées d'hommes, de femmes, d'enfant, d'animaux...ils vont au marché du village.lorsque nous les photographions ils protestent pour la forme. En réalité cela les fait rire. Certains hommes portent encore le chapeau traditionnel en paille colorée. Ce coin est spécialisé dans la culture des piments...de très bonne qualité précise le guide, mais nous ne vérifierons pas
Nous quittons la plaine pour des collines verdoyantes qui ressemblent à nos alpages bananiers en plus. La terre est riche. Il y a deux types de bananes, les petites bananes d'abyssinie qu'ils cueillent mures et qui sont délicieuses et puis les bananes d'Arba Minch, cueillies vertes et qui vont partir â l'exportation et " murir" dans des container. Les grands lacs sont un apport d'eau extraordinaire. Au bord de la route les terrains sont utilisés pour le maraîchage. Et puis il y a des manguiers, des avocatiers.
Pour ce que nous en voyons jusqu'à présent le sud nous semble plus riche que le nord. Moins de vêtements et de coiffures traditionnelles chez les femmes et présence de motos souvent utilisées en moto-taxi. Plus d'abondance.
Quelques km avant Arba Minch nous bifurquons vers la droite pour aller vers le village de Dorze. Quinze km de piste défoncée et 1000m de dénivelé sur le versant du mont Gughe. C'est une ethnie qui vit dans la montagne. Ils sont orthodoxes.Au passage quelques gamins nous font des pas de danse. Le chauffeur nous dit que les gens du sud aiment la fête. Nous rencontrons aussi des femmes chargées de lourds paquets et qui plient sous d'énormes fagots de bois.  Ici encore les femmes triment beaucoup. Un peu avant le village de Dorse il y a quelques maisons traditionnelles. Elles sont surtout là pour les touristes. Il en reste quelques unes ici ou là dans la campagne pour les animaux. Elles ont la forme de petits "pains de sucre"et imitent parfaitement les rochers qui ponctuent le paysage verdoyant. Sur le bord de la route, peu avant le village, des habitants vendent le produit de leurs tissages des chammas en coton, bandes de tissu coloré dont ils se sont fait une spécialité.
C'est la fin du marché à Dorse. Les bistrots sont remplis d'hommes qui sirotent leur hydromel. Quelques femmes continuent à vendre les produits de leurs cultures, pommes de terre, oignons, plantes aromatiques...d'autres passent un bon moment entre elles et partagent à deux une calebasse de bière locale.  Nous goutons le  kocho. Cela m'évoque la levure de bière. Il s'agit en fait de l'amidon fermenté de l'ensète ou faux bananier. La fermentation dans les feuilles de bananier doit durer au moins six mois. Les feuilles de l'ensëte servent aussi à couvrir le toit les huttes.  Enfin. il y a deux groupes de personnes un peu âgées qui fument avec des pipes à eau.
Les bus se remplissent de tous ceux qui quittent le marché. C'est quand même surprenant de voir ces gros bus parcourir ces pistes défoncées. Mais heureusement qu'ils le font pour désenclaver les populations. Sur le chemin du retour on peut admirer la vue magnifique que l'on a sur les deux lacs Abaya et Chamo et la végétation luxuriante qui les entoure.