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C'est " le " site archéologique de Colombie situé au nord ouest dans la
sierra Nevada, sur la cote caraïbe. Mais la ciudad perdida ça se mérite. Évidemment il y a de temps en temps un privilégié du genre chef d'état
qui s'y fait conduire en hélico, mais pour le commun des mortels c'est
un trek de quatre jours dont trois jours de marche, une cinquantaine de
km aller-retour et 2500m de dénivelé cumulé. En résumé il vaut mieux
être jeune, en forme et lorsqu'on est sexa/septa-génaire comme nous il faut
vraiment être entrainé. Il y a des montées de folie et forcément les
même descentes. Il y a la chaleur et l'humidité qui vous terrassent et
qui vous font transpirer à grosses gouttes ( et ce n'est pas seulement
une expression) Il y a aussi les chemins terreux, caillouteux, argileux,
pierreux et le plus souvent humides et glissants. Le Rio à traverser en
sautant de pierre en pierre ou par deux fois après s'être déchaussé. Et
puis il y a le groupe, une douzaine de personnes, avec des gens d'âge
et de niveaux différents et dont les motivations sont variables. Le
soir il y a les camps, des alignements de lits superposés ( avec
moustiquaire quand même. couverture et oreiller ) et des hamacs sous un
auvent avec un toit en tôle, quelques douches dont l'eau est bien froide
et quelques wc, les repas pris en commun et à peu près zéro intimité.
Alors qu'est ce qui fait grimper tous ces gens, cent cinquante maximum
par jour ce qui est la capacité maximum du dernier camp où tous les
groupes se retrouvent la veille du grand jour. Et bien c'est sans doute
très variable. Un coté " Indiana Jones", la passion des vieilles
pierres, le défi et la performance physiques et peut être un peu de tout
cela. On peut aussi y monter à dos de mule. Mais il y a très peu de
gens qui utilisent ce moyen. C'est souvent un dernier recours en cas de
blessure. Des mules il en circule beaucoup car il fait monter la
nourriture pour tout ce monde. Il y a aussi les cuisiniers qui courent
d'un camp à l'autre entre deux repas.
Lorsque l'on prend le temps de regarder autour de soi et de ne pas être
seulement concentré sur ses pieds on peut admirer la beauté de la
nature. Très rapidement les prairies à vaches, anciens champs de coca
laissent place à la végétation luxuriante de fougères ( y compris les
arborescentes), lianes, arbres immenses, buissons fleuris...Dans les
arbres des oiseaux souvent invisibles semblent nous narguer. Les
papillons sont nombreux et très colorés. S'il ne faisait pas aussi chaud
et humide! En route on croise des indigènes Kogis descendant des Tayronas.
Ils sont petits, bruns de peau, portent des cheveux longs, et sont vêtus
de tuniques et de pantalons blancs. Les hommes ont un sac contenant
leur "popora" et les femmes ont souvent un sac dans le dos dont la
lanière est en appui sur le dessus de la tête. C'est assez souvent que
le sac contient un bébé. On passe à coté de quelques habitations
rudimentaires et qui ne respirent pas la richesse. On longe même un
village, quasiment inhabité de cases au toit de chaume. Sur le toit des
cases se dressent deux piquets représentant les deux hauts sommets de la
Sierra, le mont Bolivar et le mont Christophe Colomb. Dans chaque
village une case plus grande, la case des palabres. Dans un couple
l'homme et la femme habitent des cases différentes. Le deuxième jour de
marche cent cinquante personnes sont réunies dans le même camp. C'est
un peu dense et parfois il y a surbooking au niveau du couchage si bien
que l'on a le choix entre partager un lit en 90 à deux ou dormir sur un
hamac. Le réveil est à cinq heures et le départ à six heures lorsque le
jour se lève. Pendant la première demi heure il faut suivre le Rio sur
un chemin un peu glissant et accidenté avant de le traverser et
d'attaquer la montée des 1200 marches assez glissantes. C'est en haut de
ces marches qu'apparaissent les premières terrasses de la Ciudad. De la
grande ville il ne reste que les terrasses sur lesquelles étaient
construites les cases en bois qui bien-sûr ont disparu depuis longtemps .Les différentes terrasses sont reliées entre elles par des escaliers de
pierre. Une partie infime a été mise à jour pour être visitée. La plus
grande partie reste enfouie et le site est sous la surveillance de
l'armée. Beaucoup de tombes ont été pillées. Pour les Tayronas ce site
est sacré et leur chef spirituel, le Mamo y vit avec sa famille. Le Mamo
n'ētait pas chez lui. Mais dans la case voisine il y avait sa femme
avec quelques enfants. C'est elle qui s'occupe du commerce de petits
bracelets amulettes, un cordon de fil blanc avec quelques perles en
plastique dont la couleur a une relation avec les éléments ( je n'ai pas
retenu). Un petit commerce qui aide à vivre la haut. Sur le site on peut voir deux blocs de
pierre. Sur l'un il semblerait que soit gravé le plan du site. Sur
l'autre, plus lisible il s'agit de la carte du territoire Tayronas
dominé par les deux grosses montagnes, le mont Bolivar et le Mont
Christophe Colomb.
Il ne faut pas beaucoup de temps pour visiter le site et grimper sur la
plus haute terrasse. Lorsque tous les groupes sont enfin en haut on peut
faire " la photo" sans personne au milieu et prendre le "petit en cas"
du matin. Ce jour là nous goutons une spécialité :un morceau de panela ( mélasse de sucre canne séchée) et de fromage ...j'aime.
Vient le moment de redescendre. Le troisième jour représente une grosse
journée de marche et pour JC et moi, la journée où nous sommes le moins
en forme. Le camp où nous passons la nuit n'est pas agréable. C'est le
plus sale et le plus rudimentaire, sans groupe électrogène pour
l'électricité. C'est aussi celui, et cela va peut être de pair où je me
fais piquer par les moustiques. Heureusement qu'en arrivant nous avons
pu prendre un bon bain dans le Rio. Le quatrième jour c'est encore une
grosse rando de 5h à 13h avec une coupure jus de fruit et cake pour
rejoindre le resto de El Mamey d'où nous repartons en voiture. Tout le
monde est content de rentrer. Pour moi le plus lourd c’était les nuits
dans le camp. Nous avons limité la pression du groupe pendant la marche
en partant un peu en avance.
En résumé, le site risque de décevoir au regard du prix et de l'effort demandé.